De son côté l’énergie nucléaire a également produit 19 % de l’électricité, tandis que le charbon en a produit 17 %. Ainsi, l’énergie éolienne n’a seulement été dépassée que par le gaz naturel (31 %). Il s’agit là d’un événement, puisque jamais l’énergie éolienne n’avait toisé le charbon et l’énergie nucléaire conjointement.
Cette nouvelle vient témoigner de la part croissante de cette énergie aux États-Unis, alors que le parc éolien américain est en croissance. C’est notamment ce qui a permis à l’éolien de dépasser en termes de production électrique le nucléaire depuis 2019. Cependant, son utilisation reste intermittente. Le facteur de charge, c’est-à-dire le taux moyen de fonctionnement était par exemple de 35% en 2021, contre 93% pour le nucléaire précise l’EIA.
Combinaison de divers facteurs
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer la raison de cette production accrue à la fin du mois de mars. Tout d’abord, comme l’explique l’EIA, la vitesse du vent culmine souvent au printemps aux États-Unis. Ainsi, le 29 mars plusieurs centres électriques comme le Southwest Power Pool (qui couvre des parties du Dakota du Nord jusqu’à l’Oklahoma) et le Electric Reliability Council of Texas ont rapporté des records de vent.
Dans le même temps, l’EIA rappelle que la demande d’électricité diminue généralement au printemps et à l’automne, conduisant à une moindre production d’énergie nucléaire et de charbon.
Une énergie encore peu développée
Cette nouvelle, aussi positive soit elle ne doit pas masquer tout le travail qui reste à faire. Si l’énergie éolienne dépasse régulièrement le nucléaire depuis 2019, cette dernière produit généralement plus d’électricité en raison des différences technologiques à l’éolien. Il faut aussi prendre en compte le fait que le nucléaire n’est pas d’une énergie particulièrement développée aux États-Unis, au contraire du gaz naturel.
Au final, l’EIA ne s’attend pas à ce que l’énergie éolienne dépasse la production au charbon ou nucléaire au cours d’un mois en 2022 ou 2023. La donne est néanmoins différente à plus long terme.
L’agence américaine d’information sur l’énergie prédit en effet que les énergies renouvelables (éolien et solaire) produiront 44% de l’électricité des États-Unis d’ici 2050, contre 21% actuellement. Reste néanmoins à voir si cela est suffisamment ambitieux pour faire face au réchauffement climatique et répondre aux récentes recommandations du GIEC.
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