« L’intensité du contact a un effet sur la taille du cerveau »
Pour arriver à cette conclusion, Balcarcel a mesuré pas mal de crânes. Celui d’un animal sauvage aujourd’hui disparu, l’auroch (bos primigenius), l’ancêtre probable de nos vaches qui faisait partie il y a 10 000 ans d’une première vague de domestication au Moyen-Orient incluant cochons, moutons et chèvres, rappelle Science Mag, et ceux de 71 races de bovin domestiqués (bos taurus). Résultat du test comparatif : les cerveaux du bétail domestiqué seraient 26 % plus petit que celui du bétail sauvage.
« Le résultat le plus surprenant, c’est quand on a commencé à comparer la taille des crânes au sein même des différentes populations domestiquées. Là aussi on a trouvé des différences marquantes », confie Balcarcel dans des propos rapportés par le New Scientist. « Surtout, ces différences ont un fort corrélat avec le temps passé par ses animaux avec les humains. L’intensité du contact a un effet sur la taille du cerveau ». L’équipe a observé que certaines races qui fréquentent assidûment les éleveurs – comme les vaches laitières – ont des plus petits cerveaux que les bovins plus indépendants qui n’ont qu’un contact limité avec les humains, comme les taureaux de combat dont le cerveau, par la taille, se rapproche de celui de leurs ancêtres.
Comment expliquer cette hétérogénéité ? Balcarcel avance l’hypothèse d’un mécanisme commencé dès les premiers sujets domestiqués. « À l’origine, les animaux capturés par les humains sont ceux qui étaient moins agressifs, le processus a simplement été accentué. » Comprendre, la sélection génétique opérée par les éleveurs a considérablement réduit chez la vache laitière les parties du cerveau dédiées à la peur, l’anxiété et l’agressivité. Des changements que la chercheuse estime particulièrement rapide puisque les races de bovins observées ont à peine 200 ans.
VICE France est aussi sur Twitter, Instagram, Facebook et sur Flipboard.
VICE Belgique est sur Instagram et Facebook.