Le président français et l’ONU réunissent ce dimanche 9 août à 14h (12h GMT) les donateurs internationaux pour une conférence en ligne. La Chine, la Russie et l’Égypte se retrouveront “autour de la table”, ainsi que le président du Conseil Européen, Charles Michel, et plusieurs représentants de l’UE. Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le roi Abdallah II de Jordanie répondront également présents.
“Tout le monde veut aider”, assure Trump
Donald Trump a annoncé qu’il participerait à cette réunion, alors que le dernier bilan fait état d’au moins 158 morts, près de 6.000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abris. “Nous ferons une visioconférence dimanche avec le président Macron, les dirigeants du Liban et des dirigeants d’autres endroits dans le monde”, a tweeté le président américain samedi.
…We will be having a conference call on Sunday with President Macron, leaders of Lebanon, and leaders from various other parts of the world. Everyone wants to help!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 7, 2020
“Tout le monde veut aider!” a-t-il ajouté, mentionnant avoir parlé avec le président français. Emmanuel Macron prendra la parole en premier. Il sera suivi par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, puis par le président libanais Michel Aoun. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi sera là selon les informations de BFMTV, contrairement à Israël. Mais un contact est “pris par l’ONU”, a-t-on précisé à l’Élysée.
Pour sa part, l’Iran n’a “pas manifesté sa volonté de participer”, mais “les pays du Golfe – Koweït, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie saoudite – ont été invités”, a ajouté l’Élysée précisant n’avoir “aucun doute qu’ils seront représentés”.
“Pas de chèque en blanc au gouvernement libanais”
Si l’ONU a évalué à 85 millions de dollars les besoins du Liban pour le seul secteur de la santé, l’entourage du président français n’a pas voulu donner le montant de l’aide qui pourrait être dégagée dimanche.
“L’objectif immédiat est de pourvoir aux besoins d’urgence du Liban, à des conditions qui permettent que l’aide aille directement à la population”, a expliqué l’Élysée. Les priorités visent “la consolidation des bâtiments endommagés, l’aide médicale d’urgence, l’aide alimentaire et le restauration des hôpitaux et écoles”.
“La méthodologie est celle que les organisations internationales utilisent, il y a une nécessité qu’on ne fasse pas de chèque en blanc au gouvernement libanais”, a poursuivi cette même source.
La dévastation provoquée par l’explosion, apparemment causée par le stockage de milliers de tonnes de nitrate d’ammonium dans un dépôt du port de Beyrouth, est la catastrophe de trop pour les Libanais. Le Liban est plongé depuis des mois dans une très grave crise économique, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques.
Samedi, des milliers de protestataires ont défilé dans le centre-ville de Beyrouth. Menés par des officiers à la retraite, des manifestants ont pris d’assaut et occupé brièvement le siège du ministère des Affaires étrangères, le proclamant “quartier général de la Révolution”. Pour la présidence française, les manifestations “témoignent de l’exaspération, de la détresse de la population, du besoin que les choses changent”.
“Le Liban est en train de sombrer, nous pensons qu’il a touché le fond, et donc c’est le moment de remonter à la surface”, a encore commenté l’entourage d’Emmanuel Macron, rappelant que le président français a promis, lors de sa visite, jeudi, que l’aide n’irait pas à “la corruption”.
Une aide d’urgence déjà en place
Alors que dans la capitale libanaise, les secouristes s’activaient toujours pour retrouver des survivants, l’aide internationale continue d’affluer. Dès l’annonce de l’explosion, plusieurs pays, en premier lieu la France, ont envoyé personnel de secours et aide matérielle.
La France a également mis en place un pont aérien et maritime afin d’acheminer plus de 18 tonnes d’aide médicale et près de 700 tonnes d’aide alimentaire vers Beyrouth après la gigantesque explosion qui a frappé au coeur la capitale libanaise, a annnoncé samedi soir le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Huit vols – les premiers partis mercredi dès le lendemain de la catastrophe – et deux liaisons maritimes sont pour l’heure programmés, a détaillé le ministère dans un communiqué.
La Russie a envoyé des sauveteurs, l’Égypte et le Qatar vont ouvrir des hôpitaux de campagne, ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Dernières initiatives en date, le gouvernement canadien a annoncé samedi le lancement d’un fonds de secours pour le Liban et appelé les Canadiens à la générosité.
À voir également sur Le HuffPost: À Beyrouth, Macron appelé au secours par la foule pour évincer les dirigeants libanais