Dimanche 31 mars à 20h30
séance unique en présence de Guillaume Lambert,suivie d’une discussion
Guillaume LAMBERT – Québec 2023 1h46mn – Avec François Pérusse, Éric Bernier, Guy Jodoin…
Du 31/03/24 au 31/03/24
Suite à la mort de leur père, tué par un seau d’eau glacée, Alain, professeur de taekwondo ayant perdu son emploi, et Léo Louis, risk manager névrosé, prennent l’auto pour se rendre à Niagara Falls, où leur paternel résidait. En chemin, ils tombent sur plusieurs personnages au destin absurde avant de retrouver leur frère aîné Victor Hugo.
Que ce soit sous forme de comédie, de drame ou de récit initiatique, les retrouvailles familiales suite à la mort d’un proche parent ont été traitées de long en large au cinéma. En suivant à la lettre les conventions du genre (tensions entre les protagonistes, dialogue de sourd, ouverture puis réunification finale…), Niagara ne cherche pas à réinventer le genre. Toutefois, c’est plutôt dans son écriture qu’il se démarque. Au fil des kilomètres parcourus par ces frères-que-tout-oppose, Guillaume Lambert vient nous surprendre là où on ne l’attend pas, c’est-à-dire dans le drame. Sa présence devant et derrière la caméra, la distribution et la bande annonce trompeuse inclinent à y voir une comédie, or ce scénario en apparence convenu laisse germer une approche plus large, plus existentielle et certainement plus sombre et plus critique de la société et de ses travers.
Mélancolique, kitsch, un brin caustique, voilà quelques-unes des facettes d’un scénario ébouriffé qui sait rassembler ses morceaux hétéroclites pour porter un regard ému sur des êtres faillibles marqués par des vies bousculées. Véritable déclaration d’amour en faveur de l’altérité et de la marge tout en simplicité et en humanité, la réussite de ce voyage improbable entre Québec et Niagara Falls s’incarne aussi dans la complicité et la complémentarité du duo dépareillé que forment l’étonnamment dramatique François Pérusse et Éric Bernier, très drôle en cinquantenaire arrogant, mais tout de même suffisamment fragile pour qu’on le prenne en affection.