En contrepartie, “Air France s’est engagée à mettre à disposition des créneaux horaires à l’aéroport saturé de Paris Orly, où (elle) détient une puissance significative sur le marché. Ces dispositions donnent aux transporteurs concurrents la possibilité d’étendre leurs activités dans cet aéroport”, a souligné la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
Une concession “raisonnable” sur les créneaux d’Orly
Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a jugé cette cession de 18 créneaux, contre 24 réclamés initialement par la Commission européenne, “tout a fait raisonnable et proportionné pour Air France”, sur la radio France Inter. La compagnie a précisé que ces créneaux représentent 5,5% de ceux dont elle dispose dans l’aéroport au sud de la capitale.
“Nous ne voulons pas qu’il y ait de dumping social, ou de dumping fiscal fait par des compagnies aériennes qui récupéreraient ces créneaux, parce que là du coup, ce serait vraiment de la concurrence injuste et de la concurrence qui pourrait fragiliser Air France”, a toutefois déclaré le ministre français, précisant qu’il s’était agi d’un “point dur” dans la négociation avec Bruxelles.
La recapitalisation d’Air France, dont l’État français ne détenait jusqu’à présent qu’un peu plus de 14%, prévoit “la conversion du prêt d’État de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride” ainsi qu’une “injection de capital par l’État” via une augmentation de capital “ouverte aux actionnaires existants et au marché”, dans la limite d’un milliard d’euros, a détaillé la Commission européenne dans son communiqué.
“Pas plus d’argent injecté”, assure la CGT
Le plan est assorti de limitations. L’injection de capital par l’État français “ne dépassera pas le minimum nécessaire pour garantir la viabilité d’Air France et de sa holding et pour rétablir la situation de fonds propres qui était la sienne avant la pandémie de covid-19”, a souligné l’exécutif européen.
Par ailleurs, l’État français “recevra une rémunération appropriée pour l’investissement, et des mécanismes supplémentaires ont été mis en place pour inciter Air France et sa holding à racheter la prise de participation de l’Etat résultant de la recapitalisation”. L’État français devra aussi présenter un plan pour réduire sa participation au capital. “Tant que la recapitalisation n’est pas remboursée à 100%, Air France et sa holding sont soumis à une interdiction de dividendes”, a également souligné la Commission.
Lundi, le syndicat CGT d’Air France avait assuré de son côté que le plan validé par Bruxelles n’était pas assimilable à un nouveau soutien financier, puisqu’il s’agit de transformer un prêt en capital. Il n’y a “donc pas plus d’argent injecté dans Air France”, selon le syndicat.
KLM, le partenaire néerlandais au sein du groupe Air France-KLM, ne bénéficiera pas de l’aide, selon la Commission européenne. Air France-KLM a annoncé mardi prévoir une perte d’exploitation de 1,3 milliard d’euros au premier trimestre 2021. Mais son directeur général Benjamin Smith a jugé que l’aide publique lui apporterait “une plus grande stabilité pour aller de l’avant lorsque la reprise commencera”. L’entreprise a assuré mardi qu’elle prévoit “toujours une reprise significative de la demande” cette année.
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