RENTRÉE SCOLAIRE – C’est une
rentrée décidément pas comme les autres. Après une fin d’année scolaire en pointillés,
élèves comme professeurs reprennent ce mardi 1er septembre
le chemin de l’école, avec un
protocole sanitaire inédit lié à l’épidémie de
coronavirus.
Une reprise qui peut s’avérer stressante, d’autant plus pour une partie des
enseignants, ceux qui effectuent leur toute première
rentrée scolaire.
Jeunes professeurs, ils viennent tout juste d’obtenir leur
concours et vont faire
classe dans des conditions dont personne ne peut rêver pour une première expérience.
Les jeunes professeurs qui se sont confiés au HuffPost le concèdent: cette rentrée est particulièrement stressante. “Je suis entre excitation et appréhension. Tant qu’on n’a pas les élèves sous les yeux, on ne sait pas trop comment ça va fonctionner”, souligne Camille, 26 ans. Elle vient de décrocher son concours et va donc enseigner en tant que stagiaire dans la circonscription du Blanc, sur deux écoles, avec deux décharges de direction, des CE1/CE2 d’une part et des CE2/CM1/CM2 d’autre part.
Comment créer du lien avec un masque
À quelques jours de la
rentrée, il leur manquait encore des
informations. “C’est très stressant, on apprend au jour le jour ce qui
nous attend”, regrette Anaël, 22 ans, qui est titularisée pour la première fois dans une
classe de CE1/CE2 à Brinon-sur-Sauldre (
Cher). Un
stress auquel s’ajoute, pour elle, l’arrivée dans une nouvelle
classe, un nouveau lieu. Charlotte, nouvelle professeure de mathématique, attendait, elle, ce lundi, jour de prérentrée, pour avoir des
informations “tombées tellement tard”.
Toutes les trois ont une préoccupation particulière: la difficulté de créer du lien avec leurs
élèves dans des conditions inédites, notamment avec le
port du
masque.
C’est le cas de Charlotte qui, à 26 ans, va enseigner pour la première fois les mathématiques deux deux classes de 6e dans le Val d’Oise, en tant que stagiaire. “Avec le masque, j’appréhende le contact. C’est peut-être bête, mais je me demande si je vais reconnaître mes élèves, c’est important de bien savoir qui ils sont”, explique-t-elle. À partir de 11 ans en effet, le masque est obligatoire, y compris dans la cour de récréation.
Même son de cloche chez Camille, pour qui le masque pourrait empêcher de “créer du lien”. “Le premier contact est important, au début ils ne savent même pas à quoi on ressemble. Avec seulement la moitié de la figure, on voit moins les expressions, même le regard… Ce sera certainement plus compliqué d’avoir une posture de classe”, souligne-t-elle. “On sera obligé de parler plus fort, surtout dans certaines matières”, ajoute Anaël.
Combler les lacunes
Elles craignent également l’organisation, au
quotidien, de leurs
cours et leçons. L’une des sources de
stress de Camille est la possible hétérogénéité des niveaux de ses
élèves après le
confinement. “Certains ont
perdu des semaines de
cours. J’ai préparé des évaluations diagnostiques sous
forme de petits
tests,
jeux et ateliers, pour savoir quels sont réellement leurs acquis”, explique-t-elle. “Je ne sais même pas s’il sera possible de les faire utiliser certains outils informatiques dans le cadre d’activités”, s’interroge de
son côté Charlotte. C’est sans compter les potentielles difficultés à faire respecter chaque jour les
gestes barrière et mesures de
sécurité. “Je sais qu’il faudra être intransigeant pour le
port du
masque, on m’a dit qu’un élève ne peut pas entrer dans ma
classe sans masque”, indique-t-elle.
Tout sauf l’enseignement à distance
Difficile, dans ces conditions, de se projeter dans cette nouvelle page de leur
vie.
Mais une chose est certaine, toutes trois préfèrent de loin faire
classe dans ce contexte particulier plutôt que d’enseigner à distance. “Ce qui m’angoisserait le plus, ce serait un
reconfinement!”, lance Anaël. “Je préfère être en
classe qu’à distance, mes
parents sont professeurs et j’ai vu les difficultés auxquelles ils ont
été confrontés ces derniers mois, c’est compliqué de gérer des
élèves qui disparaissent de la circulation”, explique Charlotte.
Elles ne sont d’ailleurs pas inquiètes pour leur propre santé, au
contact d’enfants possiblement
contaminés mais asymptomatiques. “Je n’ai pas
peur de ça, on va
porter des
masques, ça va bien se passer”, poursuit cette professeure qui a déjà réfléchi à la manière dont elle allait les rassurer en cas de
questions sur le
virus. “Pour moi je ne suis pas inquiète”, affirme de
son côté Camille. “Mais pour mes
élèves, un peu plus: si je tombe
malade, des remplaçants seront-ils disponibles? Si j’ai
peur, c’est plutôt pour la continuité de la classe”.
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