Première rentrée scolaire pour ces professeurs dans un climat d’incertitude
Une reprise qui peut s’avérer stressante, d’autant plus pour une partie des enseignants, ceux qui effectuent leur toute première rentrée scolaire. Jeunes professeurs, ils viennent tout juste d’obtenir leur concours et vont faire classe dans des conditions dont personne ne peut rêver pour une première expérience.
Les jeunes professeurs qui se sont confiés au HuffPost le concèdent: cette rentrée est particulièrement stressante. “Je suis entre excitation et appréhension. Tant qu’on n’a pas les élèves sous les yeux, on ne sait pas trop comment ça va fonctionner”, souligne Camille, 26 ans. Elle vient de décrocher son concours et va donc enseigner en tant que stagiaire dans la circonscription du Blanc, sur deux écoles, avec deux décharges de direction, des CE1/CE2 d’une part et des CE2/CM1/CM2 d’autre part.
Comment créer du lien avec un masque
Toutes les trois ont une préoccupation particulière: la difficulté de créer du lien avec leurs élèves dans des conditions inédites, notamment avec le port du masque.
C’est le cas de Charlotte qui, à 26 ans, va enseigner pour la première fois les mathématiques deux deux classes de 6e dans le Val d’Oise, en tant que stagiaire. “Avec le masque, j’appréhende le contact. C’est peut-être bête, mais je me demande si je vais reconnaître mes élèves, c’est important de bien savoir qui ils sont”, explique-t-elle. À partir de 11 ans en effet, le masque est obligatoire, y compris dans la cour de récréation.
Même son de cloche chez Camille, pour qui le masque pourrait empêcher de “créer du lien”. “Le premier contact est important, au début ils ne savent même pas à quoi on ressemble. Avec seulement la moitié de la figure, on voit moins les expressions, même le regard… Ce sera certainement plus compliqué d’avoir une posture de classe”, souligne-t-elle. “On sera obligé de parler plus fort, surtout dans certaines matières”, ajoute Anaël.
Combler les lacunes
Tout sauf l’enseignement à distance
Elles ne sont d’ailleurs pas inquiètes pour leur propre santé, au contact d’enfants possiblement contaminés mais asymptomatiques. “Je n’ai pas peur de ça, on va porter des masques, ça va bien se passer”, poursuit cette professeure qui a déjà réfléchi à la manière dont elle allait les rassurer en cas de questions sur le virus. “Pour moi je ne suis pas inquiète”, affirme de son côté Camille. “Mais pour mes élèves, un peu plus: si je tombe malade, des remplaçants seront-ils disponibles? Si j’ai peur, c’est plutôt pour la continuité de la classe”.
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