POLITIQUE – Qui imagine Christian Jacob… se jeter de tout son long sur la ligne d’arrivée pour coiffer ses adversaires au poteau? Pour les fans de sport, Les Républicains vont faire une “Shaunae Miller”, du nom de cette athlète Bahaméenne qui, en 2018, terminait sa course de haies par un improbable plongeon, où la meilleure manière, pour elle, de ravir le titre de championne olympique à sa concurrente Alison Felix.
Pour Les Républicains, point de médaille d’or. Mais la palme de la formation politique la plus active dans le choix de son candidat en vue de 2022. Le parti de la rue de Vaugirard revendique, effectivement, plus de 130.000 adhérents à jour, ce mardi, pour la date butoir des inscriptions au Congrès de désignation, soit 10.000 de plus que les écolos pour leur primaire.
Une réussite pour Christian Jacob et ses troupes, lesquels s’étaient fixés la barre symbolique des 100.000 participants comme objectif. Le futur vainqueur pourra ainsi se targuer, comme vous pouvez le voir avec notre tour d’horizon ci-dessous, de bénéficier du meilleur soutien populaire.
LR: 130.000 adhérents pour le Congrès
Au dernier pointage, donné lundi, en fin de journée, par BFMTV, Les Républicains comptent précisément 132.558 militants à jour de cotisation, contre 79.181 le 25 septembre dernier, lors du choix du mode de désignation, soit une hausse de 53.000 en deux mois.
Un chiffre, certes, sans commune mesure avec les 4 millions de Français qui s’étaient exprimés lors de la primaire ouverte de la droite en 2016, mais plus élevé que celui des écologistes en amont de cette présidentielle. Une donnée symbolique avant tout?
EELV: 122.000 votants pour la primaire
Les Verts, qui ont, eux, décidé d’organiser un processus ouvert, difficilement comparable à la méthode choisie par LR, qui consiste à ne donner la parole qu’aux militants, avaient réuni quelque 122.670 votants au premier tour, le 19 septembre dernier.
Un record pour Yannick Jadot, le vainqueur, et le pôle écolo, lesquels ont vu le collège électoral de ce processus interne être multiplié par sept ou huit en cinq ans. En 2016, seuls 17.000 Français avaient pris part au vote et finalement choisi l’eurodéputé EELV, face, cette fois-ci, à Cécile Duflot. Ils étaient 33.000 en 2011.
Au PCF, 30.000 adhérents et une réapparition
À gauche, toujours, d’autres formations politiques ont demandé l’assentiment de leurs militants. Surtout pour la forme. Fabien Roussel, par exemple, qui a conquis la tête du Parti communiste français en 2018, sur la promesse d’une candidature autonome à la grande élection, a pu compter sur le vote de 30.000 militants, le 9 mai dernier.
Résultat: 82% d’entre-eux l’ont désigné pour porter les couleurs du parti centenaire au printemps prochain. Une première depuis 2007 -et Marie-George Buffet- après deux présidentielles passées dans l’ombre de Jean-Luc Mélenchon.
Hidalgo et les 22.480 socialistes
Les militants socialistes, aussi, ont été appelés à s’exprimer. Selon le récit de Libération, 22.480 militants ont voté le 14 octobre dernier pour désigner (à 72,4% des voix), Anne Hidalgo comme candidate. Dans le détail, la maire de Paris a récolté 15.335 voix, contre les 5.746 de l’ancien ministre Stéphane Le Foll.
Ce qui est bien en deçà des précédentes élections internes au parti à la rose. En 2006, Ségolène Royal avait remporté la primaire (fermée) du PS avec le soutien de 60% des 180.000 votants. Les deux primaires suivantes, ouvertes, en 2011 et 2016, avaient mobilisé 2,6 puis 1,6 million de Français (pour ce qui est du premier tour.)
Mélenchon, le cas particulier des parrainages
Chez les Insoumis, on revendique le soutien effectif de 260.000 Français. Mais est-ce aussi simple que ça? Jean-Luc Mélenchon a annoncé son intention de briguer la présidence de la République, pour la troisième fois de suite, le 8 novembre dernier, sur TF1. Pour cela, le député des Bouches-du-Rhône demandait une “investiture populaire” forte de 150.000 parrainages.
Un objectif atteint quatre jours plus tard et une candidature entérinée, a posteriori, par 260.000 citoyens, à en croire le compteur mis en place pour la campagne du candidat à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Les solistes Le Pen, Zemmour, Montebourg
D’autres prétendants ne s’embarrassent pas de ces processus internes ou autres quêtes de parrainages citoyens, pourtant vus comme autant de moyens de légitimer ses ambitions. C’est le cas par exemple d’Arnaud Montebourg, l’ancien ministre socialiste du Redressement productif, lequel a annoncé son projet de “remontada de la France” le 4 septembre dernier ou du polémiste d’extrême droite, Éric Zemmour, dont les intentions présidentielles continuent de rythmer la pré-campagne.
Plus singulièrement, Marine Le Pen, qui peut, au contraire des deux autres, compter sur une formation politique (et ses militants) n’a pas demandé le soutien formel de son camp. La députée, candidate à l’Elysée pour la troisième fois de suite a, tout de même, été réélue à la tête de du Rassemblement national au début du mois de juillet dernier, avec le soutien de 98% des adhérents. Les instances n’avaient, alors, pas souhaité divulguer le nombre de votants à cette élection interne… où elle était la seule en lice.
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