“L’urgence est de voter pour le candidat le mieux placé, pour moi c’est Yannick Jadot. (…) J’aurais bien aimé pouvoir faire autrement, mais l’urgence est écologique”, a ainsi expliqué celle qui soutenait le maire de Grenoble Éric Piolle au premier tour, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Mais pour elle, “il faut que Yannick Jadot s’adapte à ce que veulent les écolos, qu’il radicalise un peu ses positions.”
L’eurodéputé est sorti en tête du premier tour de cette élection interne, avec 27,7% des voix, juste devant l’écoféministe Sandrine Rousseau et ses 25,14%. “Un mouchoir de poche” selon Eva Joly, pour un nouveau suspense.
Batho et Piolle silencieux
“Sandrine Rousseau a fait une très belle campagne”, a également salué l’ancienne magistrate, qui avait créé la surprise en 2011, remportant la primaire des Verts face au favori à l’époque, Nicolas Hulot. “Elle s’inscrit bien dans son temps, dans les idées du temps. Sa position est importante”, a-t-elle estimé, sans toutefois lui apporter son soutien.
“Chacun peut observer que le changement climatique est très violent (…) si les écolos n’ont pas le pouvoir, tout continuera comme avant”, a encore expliqué Eva Joly, pour justifier son choix du “candidat le mieux placé.”
Il s’agit d’un premier soutien singulier pour Yannick Jadot, à l’heure où les candidats arrivés en troisième et quatrième position restent silencieux: ni l’ancienne ministre Delphine Batho (22,4%), chantre de la décroissance, ni le maire de Grenoble Éric Piolle (22,3%) n’ont prévu de donner de consigne de vote pour le scrutin prévu entre le samedi 25 et le mardi 28 septembre. “L’écologie sort grandie de ces débats”, a estimé le second, grand perdant de la soirée, insistant sur le besoin d’une écologie qui “s’ouvre aux aspirations des Français”, en particulier de “la jeunesse et des milieux populaires”.
Messages reçus? Invité de France inter ce lundi matin, Yannick Jadot a pris soin de revendiquer pour lui aussi le terme de “radicalité”, associé généralement à son adversaire: “La radicalité que je porte c’est de gagner l’élection présidentielle”.
“J’ai arraché des OGM”
“Je conteste la conception qui est donnée de la radicalité”, s’est-il exclamé, avant d’expliquer: “ce ne sont pas des mots: ça fait 30 ans que je suis écolo, j’ai été avec les paysans pour lutter contre le libre-échange, j’ai été avec les femmes opprimées au Bangladesh, j’ai été espionné par EDF, j’ai arraché des OGM”.
Une radicalité revendiquée, donc, que déplorent d’anciens cadres d’Europe-Écologie-les-Verts devenus marcheurs en 2017. “Si certains avaient des doutes (ou des espoirs), la preuve en est une nouvelle fois apportée: la course à la radicalité dans laquelle les Verts français sont engagés depuis 2014 n’est pas près de s’arrêter…”, a ainsi tweeté l’ancien président de l’Assemblée nationale François de Rugy, dimanche, quelques instants après la publication des résultats.
Si certains avaient des doutes (ou des espoirs), la preuve en est une nouvelle fois apportée : la course à la radicalité dans laquelle les Verts français sont engagés depuis 2014 n’est pas près de s’arrêter…#EELVhttps://t.co/CI7LrVAZO1
— François de Rugy (@FdeRugy) September 19, 2021
Même constat pour sa collègue dans la majorité, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. “Je suis une écologiste qui veut gouverner et ce qu’on a vu avec cette primaire c’est que les verts ne sont toujours pas prêts”, a-t-elle tranché, citant comme preuve le “score très fort de Sandrine Rousseau”, une candidate “plus que déconnectée de la réalité”.
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