Hannah, 25 ans
J’avais eu quelques rendez-vous avec cette fille et je la trouvais vraiment adorable. Je n’avais remarqué aucun signal d’alerte. Au début du deuxième confinement, je suis allée chez elle pour boire un verre. Nous avons fini par nous embrasser, mais sans aller plus loin parce que, ironiquement, j’étais paranoïaque à l’idée d’attraper le virus. Je suis rentrée chez moi ce soir-là. Quand je lui ai écrit deux jours plus tard, elle m’a dit qu’elle était malade et n’arrivait pas à sortir du lit.
Le lendemain, j’ai commencé à tousser et à être essoufflée. Je lui ai demandé si elle allait mieux et elle m’a répondu que non, qu’en fait, elle se sentait encore plus mal qu’avant. Deux jours plus tard, nos deux tests sont revenus positifs. Cela n’a pas vraiment affecté mes « sentiments » pour elle : je la trouvais géniale et je m’inquiétais pour elle.
Je lui ai écrit pour demander des nouvelles, mais elle n’a pas répondu. J’ai pensé qu’elle était trop malade ou trop gênée pour me répondre, et très vite, je suis devenu trop malade à mon tour pour m’en soucier. Je n’avais toujours pas de nouvelles d’elle après un mois, quand les choses ont commencé à revenir à la « normale », alors je lui ai écrit à nouveau pour lui dire que j’espérais que tout allait bien.
Je n’ai pas eu de réponse non plus, alors j’ai commencé à accepter l’idée que j’avais été ghostée après avoir attrapé le Covid. Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi. Je suppose que c’est par gêne, ou par culpabilité ? Environ une semaine plus tard, j’ai vu qu’elle m’avait bloquée sur WhatsApp et sur Instagram. Je ne vais pas mentir, j’ai été blessée, mais je m’en suis remise assez vite.
Charlie, 27 ans
En janvier, j’ai eu un rendez-vous avec un mec. Un nouveau confinement venait d’être annoncé, alors je lui ai proposé de faire une « promenade », histoire de ne pas prendre trop de risques. Il m’a immédiatement invitée à dîner chez lui. Peut-être était-ce un signal d’alerte ? Finalement, il m’a dit qu’une promenade était tout aussi bien. Il était très sympa et vraiment beau – bref, définitivement mon type. Mais ensuite, quand la conversation a inévitablement dérivé vers la pandémie, il a commencé à dire des choses qui m’ont laissée bouche bée. D’abord, il ne voulait pas se faire vacciner : il avait « lu des trucs » et ne voulait pas mettre un « produit chimique aléatoire » dans son corps. Ce n’est pas comme ça que les vaccins fonctionnent, mais passons. Ensuite, il estimait que les mesures de confinement « n’avaient de toute évidence pas fonctionné et n’étaient donc pas nécessaires ». Après avoir fait trois fois le tour du parc, j’ai compris que j’étais en compagnie d’un négationniste du Covid, alors j’ai trouvé des excuses et je suis partie.
J’y ai beaucoup réfléchi depuis et je me suis demandé comment le date se serait passé si nous n’étions pas en pleine pandémie. Peut-être que nous serions en couple aujourd’hui et que je n’aurais jamais su à quel point nos points de vue étaient fondamentalement différents. Ou peut-être qu’il croit aussi que la terre est plate et que les Illuminati existent, auquel cas ça n’aurait pas marché de toute façon. Nous ne le saurons jamais.
Ria, 26 ans
J’ai rencontré ce type sur une application de rencontres et nous avons discuté en ligne pendant deux ou trois jours. La conversation était facile entre nous, alors nous avons décidé de nous rencontrer à l’extérieur. Nous avons marché pendant des heures, puis il a proposé d’aller chez lui et de commander à manger. Je l’aimais bien et, surtout, j’étais incroyablement en manque d’attention et d’affection.
Je suis allée chez lui et il a ouvert une bouteille, puis une autre. Il m’attirait tellement que j’ai beaucoup bu. Nous avons essayé de baiser à un moment donné, mais j’étais trop bourrée. Apparemment, je lui ai dit, pour une raison quelconque, qu’il était arrogant et prétentieux. Je ne sais pas pourquoi.
Il m’a demandé de partir de chez lui à plusieurs reprises et j’ai fini par commander un taxi après une heure de négociation. Je ne portais que mon manteau sans rien dessous quand je suis partie. J’ai quand même réussi à prendre quelques-unes de mes affaires. Je l’ai appelé plusieurs fois dans le taxi pour lui dire que c’était fini, que je ne voulais plus lui parler.
Je me suis réveillée avec la pire gueule de bois de tous les temps, sans savoir ce qui s’était réellement passé. J’étais évidemment incroyablement gênée. En plus, je lui avais pris un t-shirt. Au bout de quelques heures, je lui ai envoyé un texto pour m’excuser de mon comportement. Il m’a appelée pour me dire que ce n’était pas grave, qu’il ne fallait plus y penser. Il a dit qu’il pouvait me préparer à dîner à l’occasion et me rendre mes affaires. J’étais soulagée, jusqu’à ce qu’il ne réponde plus. Je lui ai envoyé son t-shirt par la poste. Après quelques semaines de silence, il m’a répondu qu’il était occupé et qu’il allait m’envoyer mes affaires. Je n’ai toujours rien reçu. Pas de fin de l’histoire pour l’instant.
J’ai l’impression d’avoir tout gâché en buvant trop. Mais j’étais impressionnée. Je me suis sentie incroyablement seule pendant le confinement, et le manque d’affection m’a poussée à agir de façon exagérée avec un étranger. Cela m’a vraiment fait remettre en question ce que je veux et ce dont j’ai besoin pendant cette pandémie.
Nathan, 24 ans
En novembre, j’ai rencontré un mec vraiment mignon. On se suivait en ligne depuis un moment et j’ai fini par lui demander s’il voulait aller boire quelques canettes quelque part. Au bout de la septième, nous nous sommes embrassés. Il m’a invité chez lui, mais m’a prévenu que ses colocataires étaient très à cheval sur les restrictions et qu’il ne fallait pas faire de bruit. Son appartement n’était pas loin, alors je me suis dit : « Bien sûr, pourquoi pas ? »
Je n’avais pas compris qu’il vivait dans un minuscule appartement avec quatre personnes, qui étaient toutes présentes. Il m’a fait patienter dans le couloir devant la porte dans le noir pendant environ 25 minutes, ce qui est long quand on est assis là à attendre. Une fois dans sa chambre, il chuchotait et n’arrêtait pas de me dire « chut ! », ce qui a commencé à sérieusement me gonfler. Il m’a dit que je pouvais rester pour la nuit, mais que je devais partir à sept heures avant que les autres se lèvent. Je me suis dit : « C’est mort, je ne vais pas rester. » Heureusement, ses colocataires étaient dans leur chambre et j’ai pu me faufiler dehors sans être pris.
Ça m’a complètement refroidi. Si tu veux briser les restrictions, assume-le au moins. C’était un peu immature. Mais quelqu’un qui me dit « chut », ça ne peut pas le faire, quelles que soient les circonstances. Je me fiche que nous soyons à un enterrement et que je sois en train de crier, personne ne me dit « chut ».
Redgi, 26 ans
J’ai matché avec cette fille sur Tinder pendant le confinement. Étonnamment, elle m’a demandé de venir chez elle. Elle était déjà un peu bourrée quand je suis arrivée et elle a décidé qu’elle voulait de la drogue. J’avais de la kétamine sur moi, alors je lui en ai filé un peu.
Très vite, elle s’est endormie. J’ai enlevé son bras qui était sur moi et elle s’est mise à me vomir dessus. Je l’ai emmenée jusqu’à la salle de bains car elle pouvait à peine marcher. Le lit était plein de vomi, tout comme le tapis ainsi que mon soutien-gorge. Elle est revenue de la salle de bains et s’est allongée sur le lit, dans son vomi.
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