L’époque Colette
Sarah Andelman a cofondé la célèbre boutique Colette. Colette, c’était une sélection de produits, un best-of de tous les domaines : design, beauté, art… avec toujours le même principe : celui de chiner le meilleur. Mais le magasin, ouvert en 1997, a fermé ses portes. “Le magasin était trois niveaux avec de la mode, du streetwear, un restaurant water bar, une galerie et un lieu de vie avec un renouvellement permanent. On a fermé parce que ça faisait 20 ans, on avait l’impression d’avoir un petit peu fait le tour et on ne voulait pas commencer à s’ennuyer. Il y a beaucoup de choses qui ont changé aussi en 20 ans dans le domaine de la distribution. Évidemment, le online n’était pas ce que c’était quand on a ouvert, donc on a trouvé que c’était le bon moment pour fermer le livre et passer à autre chose”, explique-t-elle.
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Ses rencontres avec Pharrell Williams
Aujourd’hui, elle retrouve sensiblement la même énergie dans le projet Joopiter. “Aujourd’hui, dans les projets sur lesquels je travaille, notamment aujourd’hui avec Joopiter, je retrouve cette énergie de pouvoir travailler avec des artistes, des créateurs… J’ai l’impression que c’est une continuité naturelle de ce que je faisais chez Colette”, explique Sarah Andelman. Elle rencontre Pharrell Williams pour la première fois lors de sa collaboration avec Monclerc. “Ça a été le début d’une longue aventure puisque évidemment, on a eu chez Colette les marques de Pharrell, Billionaire Boys Club, Icecream, ses collaborations avec Timberland, Adidas, et on avait fait en 2014 la Pharrell Week, parce que je m’étais rendu compte qu’il y avait Moynat, Timberland, le parfum avec Comme des Garçons et Kaws Girl, il y avait, dans plein de domaines, des produits qui allaient sortir. Et je lui ai proposé aussi de faire des macarons avec Ladurée, on a fait un déjeuner au Water Bar avec Jean Imbert. Donc ça, c’était il y a dix ans et évidemment, on est toujours restés en contact et aujourd’hui, on va dire que c’est le nouveau rendez-vous de la Pharrell Week, 10 ans après”.
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L’ère Joopiter
Pharrel William partage alors l’idée à Sarah Andelman de monter sa propre maison de ventes aux enchères. Surprise, elle explique avoir compris qu’il savait ce qu’il avait envie de réaliser, avec une vision très précise d’un espace pour faire des maisons de ventes aux enchères moins classiques, plus décalées. Sa toute première vente est réalisée fin 2022 avec les archives du chanteur. Une seconde a été initiée durant la Art Basel Hong Kong, avec la créatrice de bijoux Lorraine Schwartz. Le troisième rendez-vous se trouve à Paris. “Je lui ai dit que je n’avais pas, moi, personnellement, des objets que je voulais mettre à disposition pour une vente aux enchères, mais que je pouvais inviter des artistes à participer pour l’occasion”.
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Joopiter, une nouvelle façon de faire des enchères
Pour elle, toutes les maisons historiques se reposent sur leurs acquis, malgré leur évolution, notamment avec le tournant du digital. “Il y a presque trop de ventes. Moi, j’ai l’impression que c’est devenu des nouveaux retails multi-brands, parce que toutes les semaines, il y a des baskets ou des ventes de sac qui, presque, pour moi, dévalorisent ce qu’on peut trouver chez un Hermès, un Chanel, parce qu’on le retrouve très rapidement. À un moment, je voyais plus trop la différence entre un Sotheby’s et un Stockx, qui n’est quand même pas banal, et donc je pense que Joopiter peut avoir un point de vue, veut proposer des ventes très différentes les unes des autres. Là, c’est que le tout début, ce n’est que le troisième rendez-vous”.
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Joopiter est aussi l’occasion, lors de ces enchères, de réunir des talents qui ne le sont que très rarement : Takashi Murakami à JR, à Kaws, à des plus jeunes créateurs, comme Harry Nuriev, Gabriella Noelle…”Ça donne un ton assez unique pour cette vente. C’est plutôt, on va dire, un cas vraiment unique, parce que, au lieu que ça soit du second marché, troisième marché ou que ça vienne de successions, la plupart des lots ont été faits pour cette vente. C’est des nouvelles et c’est très rare dans les maisons de ventes aux enchères”.