Emma, une jeune Hollandaise de 22 ans, se souviendra longtemps de la nuit du 7 au 8 juillet 2023. Alors qu’elle dormait paisiblement dans son mobile-home situé dans un camping à Vias, dans l’Hérault, elle a été réveillée en sursaut par la présence troublante de John, un collègue de travail, dans sa chambre.

 

John, 42 ans et cuisinier saisonnier, se trouvait dans une position compromettante, ayant déjà dénudé Emma et lui faisant un cunnilingus. Les deux collègues avaient quitté une discothèque ensemble, ayant tous deux consommé de l’alcool ce soir-là.

Une porte déverrouillée

Devant le tribunal correctionnel de Béziers, le 20 décembre 2024, John a affirmé que la relation était consensuelle. Il est poursuivi pour agression sexuelle, une affaire qui aurait pu être jugée plus sévèrement. Les investigations ont conclu à l’absence de pénétration.

Le prévenu, qui a un passé judiciaire, est convaincu qu’Emma lui avait fait des avances plus tôt dans la soirée. Dans son témoignage, elle décrit son réveil brutal et la confusion qui l’a envahie en découvrant John dans son mobile-home.

“Je m’en veux terriblement,” confie Emma. “Je n’ai pas fermé la porte cette nuit-là, pensant être en sécurité. Lorsque je l’ai vu, je n’ai pas compris ce qui se passait.”

Depuis cette nuit, Emma souffre de crises de panique, d’insomnies et de comportements compulsifs, tels que vérifier plusieurs fois par jour que la porte est bien verrouillée. Ces symptômes sont reconnus comme un stress post-traumatique par un expert en psychologie.

Conviction d’une invitation

John conteste les accusations, soutenant qu’Emma était consentante. Il prétend que des gestes suggestifs en discothèque et une phrase de sa part lui ont donné l’impression qu’il était le bienvenu dans son mobile-home.

Des témoignages contradictoires

Au tribunal, les déclarations de John se contredisent. Selon ses dires, Emma était tantôt somnolente, tantôt réveillée, et il a même affirmé que c’était elle qui lui avait demandé de rentrer. Pourtant, une question cruciale persiste : si Emma était consentante, pourquoi a-t-elle crié et demandé d’arrêter ? John maintient qu’elle lui a demandé de partir.

Emma a été retrouvée en pleurs par sa colocataire, visiblement bouleversée et apeurée. Les témoins de l’entourage d’Emma ont rapporté qu’ils n’étaient jamais à l’aise en la présence de John, qui se montrait souvent trop insistant lorsqu’il avait bu.

Un passé judiciaire lourd

John a un casier judiciaire chargé, avec 18 mentions, dont une condamnation à cinq ans de prison pour agression sexuelle en 2004. À l’époque des faits, il était sous contrôle judiciaire pour avoir agressé sexuellement deux jeunes femmes en Corse en 2019, utilisant un mode opératoire troublant similaire à celui de l’incident à Vias.

 

La jeunesse difficile de John

Lorsque la présidente du tribunal lui demande de parler de son passé, John peine à retenir ses larmes. Il évoque la maltraitance dont il a été victime en Colombie avant d’être adopté en France à l’âge de sept ans. Il a été abandonné par sa mère biologique, victime de viol.

Le parquet souligne que la question centrale de ce procès est de savoir si Emma était consentante. Selon les preuves, elle dormait et a réagi avec détresse face à l’agression.

Une peine requise par le parquet

Le parquet de Béziers a requis la peine maximale de cinq ans de prison ferme, accompagnée d’un suivi socio-judiciaire, soulignant qu’il est crucial d’éviter que John ne commette de nouveaux faits similaires.

La défense tente de relativiser la personnalité de John, arguant que son casier judiciaire ne définit pas l’intégralité de sa vie. Toutefois, John n’a montré aucun remords lors de son procès, convaincu de sa version des faits.

Finalement, le tribunal a condamné John à quatre ans de prison ferme, avec maintien en détention, suivi d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans, une interdiction de paraître dans l’Hérault et une injonction de soins.

“Les faits sont graves,” a déclaré la présidente du tribunal, “vous étiez sous contrôle judiciaire et n’avez montré aucun mot de compassion pour la victime.”

  • Si vous êtes témoin d’un événement similaire dans l’ouest héraultais ou l’arrière-pays, veuillez contacter le 04.67.06.65.42.

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