Séance Oblik : mercredi 13 décembre à 20h. Présentée par l’équipe d’Oblik et en partenariat avec Arrêt du nucléaire 34, association agissant pour un arrêt définitif du nucléaire civil et militaire dans les plus brefs délais. L’association est un partenaire historique du cinéma et nous en profiterons pour leur laisser la parole afin de présenter leurs axes d’interventions principaux, ainsi que leurs modes d’actions. www.arretdunucleaire.org
Hideaki Anno et Shinji Higuchi – Japon 2016 2h VOSTF – Avec Hiroki Hasegawa, Satomi Ishihara, Yutaka Takenouchi…
Du 13/12/23 au 13/12/23
Devenu avec le temps un emblème de la pop culture japonaise, Godzilla est à l’origine une illustration du traumatisme nucléaire japonais avec cette créature toute puissante et destructrice. Le Godzilla de Ishiro Honda (1955) sorti quelques années à peine après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki était ainsi un film oppressant ravivant sous un angle spectaculaire et mythologique des blessures encore vivace. Au fil des multiples suites et de la popularité du genre kaiju-eiga, le bestiaire s’est enrichi et le passif inquiétant initial s’est parfois dilué dans le divertissement bariolé. Lorsque Shin Godzilla sort en 2016, près de douze ans se sont écoulés depuis le précédent opus. Un monde en somme puisqu’entre temps la catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 a ravivé toutes les peurs désormais lointaines pour la jeune génération. Le film en tient bien évidemment compte et revient de manière passionnante à l’essence sombre du mythe.
Aux commandes on trouve le très cérébral Hideaki Anno surtout connu pour son travail dans l’animation, en tant que créateur de séries cultes telles que Neon Genesis Evangelion. Il est accompagné de Shinji Higuchi habitué des effets spéciaux après avoir adapté en live le manga L’Attaque des titans (2015). L’une des premières surprises de Shin Godzilla est d’être l’anti-film catastrophe dans sa narration et construction. Les apparitions furtives et spectaculaires de Godzilla alternent ainsi avec des scènes de bureau où les membres du gouvernement japonais débattent sur la marche à suivre. Il est impossible de ne pas voir dans cette vision une critique des atermoiements des dirigeants japonais après le tsunami et l’incident nucléaire de Fukushima. Les humains et plus spécifiquement les japonais engoncés dans leurs traditions ne peuvent lutter face à la forme mouvante de la créature.
(Justin Kwedi – Il était une fois le cinéma)