Après 18 cures de désintox pour alcoolisme, seuls les psychédéliques m’ont aidé
En décembre dernier, j’ai rencontré Amanda à Zurich, dans une clinique thérapeutique pour traiter la douleur. Comme à son habitude, elle était assise sur une chaise, les mains croisées sur les genoux et la tête légèrement inclinée. Si elle était présente ici avec son mari Tim, c’était pour l’une de ses visites régulières chez la neurologue Livia Granata, l’une des rares spécialistes à proposer des thérapies psychédéliques en Suisse. Née en Grande-Bretagne, Amanda est âgée de 50 ans et alcoolique depuis 20 ans. Elle souffre également d’une grave dépression et d’anxiété dues à des traumatismes subis pendant l’enfance. Il lui a fallu se mettre dans des états de vulnérabilité considérable pour partager son histoire. Elle a donc demandé à être uniquement appelée par son prénom afin de protéger sa vie privée et celle de son mari. Cela fait sept ans qu’Amanda ne vit plus dans son appartement avec son mari et ses enfants. Elle vit à l’extérieur, sur le balcon, dans un abri improvisé que son mari lui a fabriqué. Elle ne pénètre dans l’appartement que pour aller aux toilettes. La pandémie n’a fait qu’empirer les choses, renforçant l’emprise de ses troubles anxieux sur son quotidien. Il y a un an, Amanda ne se serait probablement pas présentée à ce rendez-vous, l’annulant à la dernière minute ou le laissant simplement passer. Au fil du temps, elle a subi trop de traitements et de thérapies expérimentales qui ne lui ont, au final, apporté que peu ou pas de soulagement. Mais en avril 2022, elle a trouvé le chemin de cette clinique – et du premier traitement qui lui a semblé vraiment efficace. Environ 30 % des patient·es souffrant de dépression présentent une résistance au traitement, c’est-à-dire une maladie qui ne s’améliore pas avec la thérapie psychiatrique traditionnelle. L’année dernière, une étude…