Hidalgo veut aller plus loin que Macron sur le chlordécone pour séduire les Antilles
THOMAS COEX via AFPAnne Hidalgo, lors de son meeting à Basse-Terre en Guadeloupe le 12 février. POLITIQUE – La course à la surenchère électorale est lancée, et en Martinique et en Guadeloupe, elle passera par le chlordécone. À l’occasion de sa venue aux Antilles du 11 au 15 février, la candidate du PS Anne Hidalgo a dévoilé ses propositions qui veulent aller plus loin que les avancées obtenues sous le quinquennat Macron. Décembre 2021, deux ans après l’avoir promis, le gouvernement a acté la reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle, car provoquée par l’utilisation du chlordécone. Ce pesticide interdit en France en 1990 a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993. Il a provoqué une pollution importante et durable des deux îles. Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Toutefois, le décret assortit cette reconnaissance à deux conditions: avoir travaillé pendant au moins dix ans au contact du chlordécone et que le diagnostic du cancer de la prostate ait été fait moins de 40 ans avant la dernière exposition au chlordécone. Ces deux critères ont considérablement refroidi les Antillais concernés, mais aussi les syndicats et élus locaux. Le député LREM de la Guadeloupe Olivier Serva a lui-même déploré que ces critères ne permettent la reconnaissance que d’un “spectre réduit” de personnes. Il a salué une “petite avancée, mais insatisfaisante.” Hidalgo veut mieux faire Pour Anne Hidalgo donc, tout l’enjeu est de faire plus et mieux sur ce sujet très sensible et potentiellement porteur de voix. En déplacement en Guadeloupe le 12 février, elle a donc promis la…