“Sécurité globale”: Darmanin veut gagner la “guerre des images”
NurPhoto via Getty ImagesAffrontements entre policiers et manifestants en marge de la marche organisée par le collectif Adama le 13 juin à Paris (illustration) POLITIQUE – L’élément de langage est rodé, et il est répété à l’envi par Gérald Darmanin. A travers la loi “sécurité globale” examinée à l’Assemblée à partir de ce mardi 17 novembre -qui propose entre autres d’instaurer un floutage des images des policiers avant leur diffusion sur les réseaux sociaux-, il s’agit de “protéger ceux qui nous protègent”. Même justification pour une autre disposition, moins médiatisée, mais qui concerne également cette bataille de l’image qui est menée place Beauvau: la diffusion sur les réseaux sociaux d’images filmées par les forces de l’ordre. Plus précisément, il s’agit de l’article 21 qui permettra “l’information du public sur les circonstances de l’intervention, dans le respect de la protection de la vie privée des individus filmés par les agents” via les images captées par les caméras piétons déployés sur les policiers. “Communication politique” L’objectif, assumé, est d’offrir le contre-champ d’une séquence montrant des affrontements qui serait abondement relayée sur les réseaux sociaux, comme ce fut le cas à de très nombreuses reprises durant la crise des gilets jaunes. Selon le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du Raid et rapporteur de ce texte, “l’enjeu est de se déniaiser” dans cette “guerre des images”. Pour les opposants au texte, cette mesure accompagnant les restrictions liées à la diffusion des images sur les réseaux sociaux ouvre la porte au monopole de la narration des faits par le pouvoir. “La police n’est donc plus uniquement chargée de protéger la population contre les infractions. Elle est aussi destinée à faire de la communication politique au même titre qu’un parti politique ou qu’un journal militant”, s’alarme l’association la Quadrature du Net. Des craintes partagées par le Haut…