Llama devenu esprit militaire chinois : un coup de maître ou un défi ?
La Chine métamorphose l’IA de Meta en un esprit militaire, défiant ainsi les sanctions américaines et affirmant sa détermination à dominer le domaine technologique de la guerre.
Des spécialistes de l’Académie des sciences militaires ont modifié Llama 13B, l’un des modèles de langage de Meta, pour en faire une ressource militaire. Ce modèle remanié, appelé ChatBIT, permet à l’armée de prendre des décisions stratégiques. C’est un véritable défi lancé aux États-Unis, qui imposent des sanctions pour restreindre l’accès de la Chine aux technologies de pointe.
Les éléments de ce détournement sont issus de l’expertise de six chercheurs de l’Académie des sciences militaires. Ils ont partagé leur travail en démontrant comment ils ont modifié Llama. Pour rendre ChatBIT fonctionnel, ils ont dû supprimer les limites éthiques établies par Meta. Normalement, ces restrictions empêchent l’IA de produire des réponses liées à la violence ou à des thèmes jugés non éthiques. Pourtant, la Chine a agi sans hésiter.
Des modèles prohibés pour la guerre
Meta prohibe l’utilisation de ses modèles pour des fins militaires, de guerre ou de surveillance. Cependant, le fait que Llama soit accessible librement a permis à la Chine de l’utiliser. Pour Pékin, ceci constitue une opportunité de contester le pouvoir des États-Unis tout en démontrant que les sanctions ne produisent pas les résultats escomptés. Les chercheurs ont intégré au modèle 100 000 dossiers militaires, bien que cette quantité reste relativement modeste pour une IA.
Llama 13B n’est qu’un modèle « modeste » avec 13 milliards de paramètres. En comparaison, d’autres modèles comme Llama 65B sont nettement plus puissants. Cela indique que ChatBIT en est encore à ses débuts. Néanmoins, l’élaboration de ce chatbot suggère que la Chine envisage d’autres initiatives d’IA militaires. Et ces initiatives pourraient être beaucoup plus avancées.
La compétition pour l’IA militaire
La Chine se fixe des ambitions précises : devenir la première nation mondiale en IA d’ici 2030. Même en l’absence d’un accès aisé aux puces avancées, elle continue d’avancer. De plus, elle explore des voies alternatives pour accumuler la puissance nécessaire. Cette aspiration montre que, en dépit des défis, Pékin ne renoncera pas. Les États-Unis et leurs partenaires doivent anticiper l’apparition d’autres IA militaires.
En résumé, cette conversion de l’IA de Meta en un cerveau militaire envoie un message fort. La Chine ne se contentera pas de rester en retraits dans la compétition mondiale pour l’intelligence artificielle.
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