Éric Dupond-Moretti: “l’État de droit, c’est l’arme de la République” face au...
POLITIQUE – Christiane Taubira, Jean-Jacques Urvoas, François Bayrou, Nicole Belloubet… pas de trace de l’actuel garde des Sceaux dans la mosaïque de portraits qui orne l’antichambre de son bureau place Vendôme. Une attention réservée aux anciens locataires des lieux. Éric Dupond-Moretti est lui tout à sa tâche. Quatre mois après sa nomination surprise à la Chancellerie, et des débuts parfois hésitants sur la scène politique, l’ancien ténor du barreau est confronté, comme le reste du gouvernement, à la résurgence de la menace terroriste. Et à la surenchère de propositions sécuritaires qu’elle entraîne toujours. Quand il nous reçoit dans son bureau, vendredi 13 novembre en début de soirée, Éric Dupond-Moretti a passé une partie de sa journée aux commémorations des attentats de 2015. Un moment “douloureux à vivre”, nous dit-il, pesant le poids de chacun de ses mots. C’est dans ce contexte que nous l’avons interrogé pendant une petite heure sur les inquiétudes des Français et la stratégie du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Lui, le “garde des Sceaux de sang-mêlé”, s’est livré à un plaidoyer pour la République et son État de droit, sans oublier de distribuer de lourdes gifles à ceux qui “se servent des morts” au lieu de les honorer. Le HuffPost: Vous avez participé aux commémorations du 13-Novembre. Qu’avez-vous ressenti? Ces moments sont difficiles, douloureux à vivre pour ne rien vous cacher, c’est la commémoration d’un jour noir. Tous les Français se souviennent de ce qu’ils faisaient à ce moment-là, cela prouve à quel point ces attentats ont bouleversé notre pays. Nous nous sommes recueillis sur les différents lieux des attaques, devant le Bataclan par exemple, les noms des 90 victimes y ont été prononcés, c’était extrêmement émouvant. Je me disais également à ce moment précis, qu’après le temps du recueillement viendrait le moment de la…