« L’esprit critique » cinéma : trois films de poursuite
Notre podcast culturel s’empare de «Miséricorde» d’Alain Guiraudie, de «L’Amour ouf» de Gilles Lellouche et de la dernière Palme d’or du Festival de Cannes, «Anora» de Sean Baker.
L'alerte à la désinformation venue des confins de l'Europe
La Moldavie fait face à une vague de désinformation d'une complexité et d'une agressivité sans précédent, a déclaré à WIRED le directeur d'un nouveau centre destiné à la combattre. Et des plateformes comme Facebook, TikTok, Telegram et YouTube pourraient faire plus.
Le cinéma du Média #4. La volonté de Guiraudie
Un film remarquable est-il simplement un film qui a presque été, si ce n’est mauvais ou raté, du moins étrange ? La sensation de sa grandeur n’est-elle pas celle d’une étrangeté devenue évidence ? Une perception d’un monde improbable et pourtant indiscutable ? Un univers qui n’existe pas mais qui, durant deux heures, se transforme en ce qui est unique, notre monde en somme ? Les protagonistes du dernier long-métrage d’Alain Guiraudie sont peu nombreux. Les décors, eux, sont ceux d’un hameau du Gard, comprenant une maison, une ferme, une église et une forêt : rien de bien extraordinaire. La dramaturgie est sommaire : chaque fois que Jérémy, de retour à Saint-Martial pour les funérailles de son ancien patron, sort se promener, il croise une connaissance. Sans explication aucune : chacun apparaît simplement au détour d’un bois, au bord d’un lit ou à la croisée d’une route. On pourrait presque croire que l’on assiste à une comédie de boulevard, les sous-bois et les automobilistes remplaçant juste les placards. Les mêmes scènes se reproduisent, autour d’une table pour l’apéritif ou dans les bois pour la récolte des cèpes. À l’identique ou presque. Lorsqu’un corps disparait, l’enquête policière se déroule avec apathie et même complaisance : à la place de la police, n’importe quel observateur aurait rapidement identifié le coupable. Les dialogues oscillent entre sagesse rurale et réflexions métaphysiques. C’est que l’un des personnages est prêtre, mais d’une manière étrange : demandant à ce qu’on le confesse – au lieu de l’inverse – et tenant des discours excentriques sur le besoin de la violence dans ce monde. La cause guiraudienne a toujours tourné autour du désir. Elle l’est plus que jamais dans Miséricorde. La liberté de Guiraudie, bien sûr, qui depuis un quart de siècle a habitué son public à emprunter des chemins peu conventionnels. Des chemins cinématographiques mais aussi littéraires,…
Alain Guiraudie : « La gauche, si elle veut gagner, elle doit aller partout »
Depuis trente ans, le cinéaste, ancien militant communiste, ancre la plupart de ses films à la campagne, avec des personnages de tous âges et de toutes sexualités. Son dernier film, «Miséricorde», un polar tragique dans les Cévennes, est en salles depuis mercredi. Alain Guiraudie est l’invité d’«À l’air libre».
La génération Z et l'art de l'auto-actualisation incitative
En quittant le cercle vicieux de l'hédonisme, les jeunes travailleurs exigent une expérience professionnelle plus authentique.
Rencontrer des gens, tisser des liens et photographier leurs désirs sexuels
Il y a quelques années, Jo Bogaerts (38 ans) part faire le tour du monde avec sa copine et croise la route d’un couple de Français·es, qui a pour but de commencer une nouvelle vie en Australie. La fille est photographe et a tous ses appareils sur elle. C’est presque Noël et comme personne ne va être auprès de ses proches pour les fêtes, un échange de cadeaux s’organise entre les deux couples. C’est là que Jo reçoit un appareil photo argentique Nikon et une pellicule « pour essayer ». Il me confie avoir été fasciné par la mécanique et la fragilité de l’objet, mais aussi par la délicatesse du processus de développement et d’impression, qui donne toujours lieu à la même beauté – à chaque fois précédée d’un désir, celui de voir le résultat. De retour chez lui à Gand, Jo décide de ranger son appareil photo numérique dans un tiroir. Par coïncidence, son beau-père avait fait pareil, mais avec des appareils photo argentiques « dont un très bon que j’utilise encore, un 35mm, dit-il. Mais pour cette série, j’ai travaillé avec un Mamiya C330, un appareil très lourd et encombrant qui me permet de faire ces images carrées ». « Cette série », c’est Desire, un projet dans lequel Jo capture le désir sexuel – l’un des désirs les plus universels de l’être humain et en même temps les plus insaisissables. Depuis l’été 2020, il tente de donner forme à ce désir, et ça donne un résultat assez brut qu’on a rarement l’occasion de voir en ces temps de pudeur excessive et de censure. Si (presque) tout le monde, partout dans le monde, a des désirs sexuels, selon le photographe, ils sont aussi individuels et différents pour chacun·e. « La photographie est aussi une forme de désir visuel,…
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