De l’importance de croire ses enfants quand il s’agit de violences policières
Encore plus depuis la mort de George Floyd, nos feeds sont rythmés par des images de violences policières. Tout d’un coup, la classe moyenne, disons privilégiée, est exposée à un problème auquel elle n’avait jamais dû faire face auparavant. Du coup, on s’indigne, on partage des vidéos choquantes et des meaningful quotes, mais pour certaines personnes avec un certain profil et habitant dans certains quartiers, ces violences font partie du quotidien depuis bien longtemps. C’est le cas notamment dans la commune de Saint-Gilles à Bruxelles, où une brigade de proximité (Uneus) a été mise en place en 2012 pour « œuvrer activement et de manière solidaire à une amélioration de la qualité de vie et au maintien d’un cadre de vie harmonieux et sûr à long terme dans les périmètres d’action définis ». Ou autrement dit, lutter contre la criminalité. Lors d’une interview, Sybille Smeets, professeure à l’École des sciences criminologiques de l’ULB, avait comparé cette brigade à la politique tolérance zéro mise en place à New York dans les années 1990. Selon elle, si cette brigade s’attribue une baisse de la criminalité, celle-ci est en grande partie dû à d’autres facteurs et, surtout, elle va de pair avec « une augmentation tout aussi spectaculaire des plaintes à l’égard des violences policières et des discriminations, qui s’est jumelée à une diminution de la satisfaction des populations ». Un constat qui n’a pas échappé à Latifa Elmcabeni (51 ans), mère de trois enfants vivant dans la commune de Saint-Gilles à Bruxelles. Après que ses fils aient vécu des violences policières, elle a décidé d’agir en mettant sur pied le Collectif des madrés. VICE : Salut Latifa, comment est né le Collectif des madrés ?Latifa : À la base, je m’intéressais surtout à la réinsertion. En voulant aider des jeunes à retrouver…