Gisèle Halimi avait remporté “sa première victoire féministe” à l’âge de 10 ans
FÉMINISME – Connue pour être l’une des signataires du célèbre manifeste des 343 femmes exposant publiquement leur avortement, ou encore pour sa carrière d’écrivain avec une quinzaine de titres, dont “Fritna” sur sa mère peu aimante, l’avocate et figure féministe Gisèle Halimi s’est éteinte ce mardi 28 juillet. Elle avait fait de la cause des femmes son fer de lance. Et c’est dès son plus jeune âge qu’elle s’illustre pour défendre ses droits.“Tout, dans mon enfance, était fait pour me rappeler que je n’étais qu’une femme, un être éminemment inférieur”, racontait-elle au Monde en 2019. “Moi je ressentais tout ça comme une oppression terrible, et c’est là que le sentiment de l’existence douloureuse, de l’inégalité, est né”, continue-t-elle auprès de la revue Travail, genre et sociétés. “Mon premier petit bout de liberté” Alors, Gisèle Halimi décide d’utiliser une arme qu’elle qualifie de “terrible”. À l’âge de 10 ans, elle entame une grève de la faim. Dès la 6e donc, elle s’oppose “aux obligations des filles de la maison, ménage, vaisselle, service des hommes de la famille”, comme elle le détaille dans son livre “Le lait de l’oranger”, paru en 1988. Une prise de position qui fait rapidement effet. “Ma mère en perdait la tête. Mais il n’était pas question que je fasse les tâches ménagères dont mes frères étaient exemptés. Plutôt mourir! Et mes parents ont cédé.” Et la jeune fille qu’elle est à l’époque se réjouit de l’issue de cette bataille. Ce jour-là, “j’ai gagné mon premier petit bout de liberté”, se rappelait-elle avoir écrit dans son journal intime, lors d’une conférence à l’université Paris Diderot en novembre 2010. Sa “première victoire féministe” lui ouvre la voie dans son combat pour la cause des femmes que l’avocate choisit de mener. “Il est indéniable que mon féminisme et mon besoin…