En Lituanie et Lettonie, Macron au défi de manœuvrer sans froisser la Russie
LUDOVIC MARIN via Getty ImagesEmmanuel Macron à Porticcio en Corse, à l’occasion du sommet Med7 le 10 septembre. INTERNATIONAL – Comme souvent en diplomatie, le diable se cache dans les détails. La visite d’Emmanuel Macron en Lituanie puis en Lettonie à partir de ce lundi 28 septembre n’échappe à cette règle. Il y a certes la volonté officielle de renouer avec des nations privées de visites présidentielles françaises depuis celle de Jacques Chirac en 2001, dans la suite de la promesse du chef de l’État de rendre visite à tous les partenaires européens d’ici la fin du quinquennat. Mais il y a (surtout) un contexte régional et géopolitique qui donne un tout autre intérêt à ce déplacement. Premier élément, la situation explosive en Biélorussie voisine, où les manifestations d’opposants au président contesté Alexandre Loukachenko ne faiblissent pas. Un dossier sur lequel Paris joue déjà à un jeu d’équilibriste vis-à-vis de Moscou et qui implique directement la Lituanie, puisque l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa est réfugiée à Vilnius. “Il est clair que Loukachenko doit partir”, a cependant déclaré dimanche Emmanuel Macron, sortant de sa réserve. “La deuxième chose, c’est qu’évidemment, ce voyage intervient dans un contexte particulier qui est celui de l’affaire Navalny, et des tensions ou des incompréhensions qui s’ensuivent avec la Russie”, note-t-on du côté de l’Élysée, alors que le sujet tourne au dialogue de sourds entre Macron et Poutine. De quoi accroître le degré de sensibilité de ce voyage, au cours duquel l’ombre pesante de la Russie sera évoquée à petites touches durant les deux prochains jours. Le cas Poutine jamais loin des discussions Parmi les “convergences” que le chef de l’État souhaite explorer avec ses homologues lituanien et letton, la “lutte contre les cyberattaques et contre la désinformation”, souligne l’Élysée. Sans le dire, c’est directement l’influence de la Russie qui est…