L’expérience de celles qui traversent un avortement racontée tout en nuances dans la BD “Cher...
IVG – Blopblop: c’est le nom donné par Violette à son embryon dans la nouvelle bande dessinée de Léa Castor. “Il m’aura fallu du temps pour t’écrire cette lettre […]. Le courage de regarder en face toute ma tristesse, ma déception, ma colère”, écrit Violette à Blopblop dans une lettre, avant qu’on puisse lire son histoire. L’autrice et illustratrice Léa Castor signent aux Éditions Leduc la bande dessinée Cher Blopblop, lettre à mon embryon. Elle y raconte le parcours de Violette, 28 ans, en couple avec Thibaut, confrontée en l’espace de quelques mois à deux grossesses non désirées. Publiée le 21 juin dernier, la bande dessinée résonne avec le récent revirement de la Cour suprême des États-Unis sur l’arrêt “Roe v. Wade”, garant jusque-là du droit à l’avortement dans le pays. Léa Castor attire en effet l’attention sur le tabou que reste l’IVG, en dépeignant avec nuance l’expérience de celles qui le traversent. Publicité Des émotions effacées “Dans les récits qui existaient déjà sur l’IVG, ce que je trouvais qu’il manquait, c’était toute la nuance autour de ce qu’on peut ressentir”, commence par souligner Léa Castor auprès du HuffPost. “Cette bande dessinée, je l’ai commencée, car j’en avais besoin, parce que ça m’est arrivé, mais aussi parce que je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un sujet”, poursuit-elle. Pour Léa Castor, l’avortement est un sujet “directement politisé”, ce qui conduit à “effacer les sentiments, les émotions” que l’on peut ressentir. Entre les militants pro-vie qui décrivent systématiquement l’avortement comme un drame et la ‘banalisation’ de celui-ci, peu de place est laissée aux récits des femmes qui avortent. “J’avais envie d’écrire un récit à chaud, avec cet imbroglio d’émotions qui est dur à traverser, et pas des années après, quand le temps lisse les émotions”, explique à l’inverse l’autrice,…