Marine Le Pen, après la défaite, la guerre de l’extrême droite
Francois Mori/Associated PressMarine Le Pen photographiée après les résultats du second tour de l’élection présidentielle dimanche 25 avril (illustration). POLITIQUE – Pas une minute à perdre. Dès sa prise de parole après les résultats de l’élection présidentielle 2022 dimanche 24 avril, la candidate du RN Marine Le Pen a lancé sans attendre “la bataille des législatives”, qu’elle devrait mener depuis les Hauts-de-France en étant candidate à sa réélection dans le Pas-de-Calais. Une volonté de tourner rapidement la page qui trahit l’intention d’occuper l’espace et de couper l’herbe sous le pied de ceux qui voudraient remettre en cause le leadership que la famille Le Pen exerce sur l’extrême droite française depuis cinquante ans. Révélatrice de l’urgence du moment, l’absence de félicitations républicaines adressées au gagnant, actant ainsi une rupture avec les traditions d’usage même si elle a téléphoné en privé à son rival. Derrière son discours aux faux airs de victoire, Marine Le Pen sait que la course des petits cheveux a commencé et que beaucoup, à la droite de la droite, veulent son scalp. Ce qui a été confirmé dans les minutes qui ont suivi son discours. “Sommes-nous condamnés à perdre?” Dans la foulée, Éric Zemmour s’est engouffré dans la brèche ouverte par cette nouvelle bataille perdue. “C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen”, a fustigé le fondateur de Reconquête!, bien décidé à concurrencer le Rassemblement national dès le mois de juin. “Sommes-nous condamnés à perdre? Y a-t-il une fatalité pour que les défenseurs des idées nationales perdent toutes les élections?”, a interrogé l’ex-candidat à l’élection présidentielle, qui a lancé dans la foulée un “appel à l’union nationale” en vue des législatives. Ce qui agace fortement dans les rangs lepénistes. ”Éric Zemmour doit dégonfler sa tête, qui est énorme. Et qu’il arrête d’insulter les gens”, a…