Comment les JO de Pékin 2022 sont devenus un piège pour la Chine
JEUX OLYMPIQUES – C’est une première historique: en recevant du 4 au 20 février les meilleurs athlètes mondiaux des disciplines de neige et de glace, Pékin va devenir la première ville à avoir accueilli à la fois les JO d’hiver et d’été. Un accomplissement majeur pour un pays qui cherche depuis des décennies à casser son image de régime autoritaire. Et cela en passant notamment par le sport, lieu d’influence et de soft power s’il en est. “Comme pour l’ensemble des puissances mondiales, le sport occupe une place importante de la diplomatie chinoise”, pose d’emblée Camille Brugier, spécialiste de la Chine à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire. “Quand on aspire à être une grande puissance technologique, économique, diplomatique, comme veut l’être la Chine, le sport fait partie des atours dont il faut se doter”, confirme Marc Julienne, responsable de la Chine à l’Institut français des relations internationales. “Dans un moment de grande rivalité avec les États-Unis, et plus généralement avec les pays occidentaux, la Chine voulait créer un moment de répit avec ces JO”, analyse Camille Brugier. Pour la chercheuse, grâce à l’audience mondiale des compétitions internationales, Pékin “voulait mettre en avant son modèle, ses infrastructures, montrer un pays plus développé que ce que le monde imagine, améliorer son image.” Le tout en activant un réflexe patriotique au sein de la population et en se servant du sport comme d’un “relais de croissance”, complète Marc Julienne, en créant du divertissement, du tourisme, et en stimulant la pratique des sports d’hiver par la population. Le “tournant” Pékin 2008 En clair, tenter de répliquer le succès des Jeux olympiques d’été de 2008, véritable “tournant” dans l’approche chinoise du sport, selon Camille Brugier. Préparés de longue date, tant par les investissements dans la construction d’infrastructure que pour former des athlètes de très haut-niveau,…