Et si l’apprentissage multilingue et multiculturel était un antidote au séparatisme? – BLOG
ENSEIGNEMENT – Les discussions actuelles sur le séparatisme à la suite du discours du Président Macron le 2 octobre, ou autour de la laïcité revivifiée à l’occasion de l’assassinat abominable de Samuel Paty, proposent la plupart du temps une réflexion centrée sur une dichotomie réductrice : la communauté musulmane ne s’intègre pas, au reste de la société française de se poser des questions, voire d’organiser une lutte contre la radicalisation. La porte a été alors ouverte aux marchands de peur et de haine qui nous montent les uns contre les autres et qui creusent les fractures déjà existantes. Les discussions sur la laïcité sont essentielles mais il nous semble qu’elles devraient inclure une réflexion plus large sur la diversité culturelle de la France avec une approche plurielle des langues et des cultures. Ce travail mené par plusieurs acteurs du terrain dont l’association Dulala a montré qu’une éducation multilingue et interculturelle n’est pas seulement possible mais aussi fortement souhaitable pour lutter contre les inégalités et les discriminations. Aujourd’hui, la Journée internationale des droits de l’enfance, est une occasion d’étayer cette réflexion autour de la culture écolière comme transmettrice non pas d’une société monolithique, mais multiple, une société qui nous ressemble. Mais pourquoi faire une place à la diversité des langues et cultures à l’école? Les langues sont des vecteurs symboliques qui permettent l’expression du soi, des communautés, des histoires. Les études nous ont aussi montré que porter plusieurs langues dès le plus jeune âge est un atout majeur en termes de plasticité cérébrale, d’ouverture sur le monde, et de flexibilité cognitive. La France a alors une grande chance avec pas moins de 400 langues, et si on pense qu’environ un enfant sur quatre grandit avec une autre langue en plus du français. Les enjeux du bilinguisme, de plus en plus courant…