Pendant l’élection présidentielle, comment la culpabilité s’est invitée dans le vote des Français
PRÉSIDENTIELLE – “Je me sens coupable de voter pour un candidat dont je sais qu’il me décevra”, confie Djalil. Comme pour lui, la culpabilité s’est invitée chez certains Français, entre les déçus des résultats du premier tour, ceux qui sont critiqués pour avoir choisi des “petits” candidats, ceux qui sont pointés du doigt pour s’être abstenus, ceux qui le seront au deuxième tour, ou encore ceux qui sont bien incapables de dire aujourd’hui pour qui ils voteront entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron… La semaine dernière, quelques jours après l’annonce des résultats du premier tour, Le HuffPost a demandé à ses lecteurs comment ils se situaient face à ceux-ci, et s’ils ressentaient de leur côté une certaine forme de culpabilité, d’angoisse ou de souffrance quant à ce scrutin. Vous avez été nombreux à nous répondre et à témoigner de ce sentiment. Des réactions et ressentis qui seraient propres à l’élection présidentielle par rapport à des scrutins locaux ou régionaux. “Ici, on a une capacité d’action. Dans la présidentielle, il y a une question de valeurs, de communauté nationale, même si cela ne fait plus sens pour beaucoup de gens. Il s’agit du devenir de la nation, d’où, aussi, la force de la question identitaire”, souligne Luc Rouban, chercheur du CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po, auprès du HuffPost. “Je le ressens comme une grave erreur personnelle” Djalil nous confie ainsi avoir choisi de voter ce dimanche 24 avril ”à contrecœur”. “Le vote blanc n’étant pas pris en compte, il ne me reste plus qu’à choisir un candidat”, écrit-il. “En ce qui concerne le vote utile, ou le fait de faire barrage, on a au fond l’idée de choisir quelqu’un qu’on ne veut pas, on ne respecte pas ses propres valeurs, c’est un vote par défaut ou…