L’ascension et la chute de l’État islamique en photos
Le photographe italien Lorenzo Meloni n’était encore qu’un étudiant d’une vingtaine d’années travaillant à temps plein dans le domaine de la sécurité informatique lorsqu’il s’est retrouvé à photographier une manifestation au Yémen en 2010. Une révolte violemment réprimée par les forces gouvernementales qui marquera le début de sa carrière en tant que photographe professionnel. Très vite, l’objectif de Lorenzo se déplace pour couvrir les conséquences de la chute de Kadhafi en Libye, la guerre en Syrie ou la lutte des Kurdes au Rojava. Ces divers sujets étaient au départ reliés par l’intérêt qu’il porte aux retombées postcoloniales de l’accord Sykes-Picot, des négociations secrètes entre la France et la Grande-Bretagne qui aboutissent en 1916 au partage du vaste territoire de l’Empire ottoman. Ce n’est qu’à la naissance de l’État islamique que ses domaines de travail disparates ont fusionné en un projet étalé sur dix ans, maintenant présenté dans son nouveau livre, We Don’t Say Goodbye. Il évoque ici le rôle joué par l’État islamique dans son approche, sa collection obsessionnelle d’objets du califat et l’idée de fragmentation qui traverse son œuvre. VICE : Quel genre de photos prenais-tu avant que n’émerge ce projet de livre ?Lorenzo Meloni : J’avais un job à temps plein, donc je ne pouvais me consacrer à la photo que pendant mon temps libre. Du coup, je photographiais surtout mes amis. On allait en rave, ce genre de choses. Comment es-tu passé des teufs à ce travail sur les conflits ?J’ai commencé à documenter des récits plus complets pendant mes vacances. L’une des premières fois, c’était au Yémen en 2010. J’y étais allé avec l’idée de réaliser un reportage photo-journalistique complexe sur la crise de l’eau. Pendant mon séjour, je me suis accidentellement retrouvé au cœur d’un conflit. Il y avait une grande manifestation à Aden. L’armée est arrivée…
13-Novembre: Aucun appel, il n’y aura pas de nouveau procès
Benoît Peyrucq / AFPAprès le verdict du procès du 13-Novembre, aucun des accusés n’a fait appel, ce qui rend les condamnations définitives, en particulier pour Salah Abdeslam (dessin d’audience du 29 juin). TERRORISME – Le verdict est désormais définitif. Salah Abdeslam, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015, n’a pas fait appel de sa condamnation, a annoncé à l’AFP le procureur général de Paris, Rémy Heitz, ce mardi 12 juillet. “Aucun des vingt accusés n’a interjeté appel”, a déclaré Rémy Heitz. “Le procureur national anti-terroriste et le procureur général près la cour d’appel de Paris n’ont pas non plus fait appel de cette décision”, a-t-il précisé dans un communiqué. La décision de la cour d’assises spéciale de Paris “a donc acquis aujourd’hui un caractère définitif et il n’y aura donc pas de procès en appel”. Le délai d’appel, de dix jours, expirait lundi à minuit. “Coauteur” des attentats du 13-Novembre Le 29 juin, et au terme de près de dix mois d’un procès “historique”, Salah Abdeslam était devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible, la plus haute sanction du code pénal qui rend infime toute possibilité de remise en liberté. “Cela ne signifie pas qu’il adhère au verdict et à la peine de perpétuité incompressible qui en résulte, mais qu’il s’y résigne”, ont écrit dans un court communiqué ses deux avocats. Ses 19 coaccusés -six dont cinq présumés morts étaient jugés en leur absence- ont eux été condamnés à des peines allant de deux ans d’emprisonnement à la perpétuité. Au cours du procès, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis a affirmé avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture dans un…
Procès du 13-Novembre: Le djihadisme “reste la principale menace, mais elle n’est plus seule”
via Associated PressLe procureur national antiterroriste, ici en 2019. JUSTICE – La menace terroriste qui pèse sur la France est moins importante qu’au moment des attentats de novembre 2015, mais il est néanmoins “extrêmement difficile d’avoir une vision totalement optimiste” quant au risque d’une action d’envergure organisée depuis l’étranger. Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, est revenu ce jeudi 30 juin sur le risque terroriste en France dans un entretien accordé à franceinfo au lendemain de la condamnation de Salah Abdeslam et plusieurs complices des attentats du Paris et Saint-Denis, “Des actions projetées” -à l’image des attentats du 13 novembre 2015 ou de l’attaque avortée dans un Thalys, toutes deux coordonnées par l’État islamique depuis la Syrie- “ne sont plus vraiment à l’ordre du jour”. Mais “nous ne pouvons pas écarter totalement” ce risque, estime le magistrat. “L’État islamique n’est pas du tout totalement défait. Un certain nombre de groupes continuent à exister dans le Nord-Ouest syrien, et ces gens-là peuvent exporter des activistes […] pour perpétrer de nouvelles actions. Je ne dis pas que cela va se passer demain, mais il faut garder une vigilance absolument accrue”, insiste Jean-François Ricard. La menace de l’ultradroite Si le djihadisme “reste la menace numéro 1” en matière de terrorisme en France, “elle n’est plus seule”, développe Jean-François Ricard. “Un certain nombre de groupes d’ultradroite se sont manifestés au cours des dernières années”. Depuis sa création en 2019, le Pnat (parquet national antiterroriste) a ouvert “un peu moins d’une dizaine de dossiers, deux d’entre eux ont déjà été jugés”. 🗣 De tels attentats peuvent-ils se reproduire ? ➡️ “Il est difficile d’avoir une vision totalement optimiste. Nous devons rester très vigilants”, avertit Jean-François Ricard, pour qui le djihadisme “reste la menace n°1”. “Elle n’est plus seule”, pointant “l’ultra-droite”. pic.twitter.com/4DPqMxqCkb — franceinfo (@franceinfo) June…
Après le verdict du procès du 13-Novembre, l’émotion des rescapés
ATTENTATS – Jamais la salle d’audience construite pour l’occasion n’avait connu une telle affluence. Les parties civiles étaient venues en masse ce mercredi 29 juin pour la dernière soirée d’un procès historique des attentats du 13-Novembre. Mais seuls des murmures ont accueilli la condamnation de Salah Abdeslam à la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, une peine extrêmement rare. À l’issue du verdict prononcé par le président Périès, de nombreux rescapés et proches des victimes qui s’étaient serrées sur les bancs de bois clair, se sont étreints. D’autres avaient les larmes aux yeux après ses 148 jours d’audience très durs, mais indispensables. “On a la sensation après le verdict qu’on tourne une page. On a eu un long procès, ouvert toutes les portes. (Les juges) ont pris une décision qui était très motivée. Les peines prononcées ne sont pas excessives. On est à un moment satisfaisant pour tout le monde, en tous cas pour la justice”, a souligné Me Gérard Chemla, avocat de plus d’une centaine de parties civiles. Président de l’association Life for Paris, Arthur Dénouveaux se réjouissait d’un verdict “juste” et se dit, dans la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous, prêt ”à faire autre chose”. “Je me suis surpris à me dire que j’étais contente que les trois accusés qui comparaissaient libres repartent libres. C’est que quelque chose a fonctionné dans ce procès. La justice est venue réparer ce qui n’aurait jamais dû se passer”, a-t-il résumé. “Le chemin face à cette horreur a été de se reconstruire en groupe, et pas individuellement. On avait besoin de se serrer les coudes et d’entendre ce que la justice avait à nous dire après six ans et demi”, a-t-il également ajouté. “J’ai quand même l’impression d’un immense gâchis, on envoie des gens en prison, il y a…
Au procès du 13-Novembre, l’ensemble des condamnations
TERRORISME – À l’issue des dix mois d’audience du procès des attentats du 13 novembre 2015, les vingt accusés ont été condamnés par la cour d’assises spéciale de Paris à des peines allant de 2 ans d’emprisonnement à la perpétuité, ce mercredi 29 juin. Salah Abdeslam, le seul membre du commando des attentats de Paris et Saint-Denis encore en vie, a été condamné à une peine de prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. Six ans après une nuit de terreur qui a traumatisé la France et après un procès-fleuve marqué par les récits glaçants des rescapés ou proches à la barre – sur plus de 2600 parties civiles – la cour a globalement suivi les demandes du ministère public contre 14 hommes présents à l’audience. Six autres, dont cinq hauts cadres de l’État islamique présumés morts en Syrie, étaient jugés par défaut. Les 3 accusés qui comparaissaient libres et ressortiront libres affichaient sourires et soulagement. Ils étaient très entourés par des parties civiles, comme pendant une bonne partie du procès. L’un des rescapés a témoigné après ce verdict. Vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Salah Abdeslam Les cinq magistrats professionnels ont suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé cette sanction rarissime à l’encontre du seul accusé du box jugé comme coauteur des attaques de Paris et Saint-Denis qui ont ”épouvanté et fait 130 morts. Il écope de la prison à perpétuité avec une période de sûreté incompressible. C’est la peine la plus lourde prévue par le Code pénal en France; elle n’avait été prononcée qu’à quatre reprises jusqu’à présent. Mohamed Abrini L’“homme au chapeau” des attaques de Bruxelles, qui était également “prévu” dans les commandos du 13-Novembre, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux…
Procès du 13-Novembre: l’appréhension des victimes sur “l’après” verdict
Benoît Peyrucq / AFPAvec la fin du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, les victimes et leurs proches vont devoir faire face à l’après, avec parfois beaucoup d’appréhension (dessin d’audience réalisé en octobre 2021 et montrant Arthur Dénouveaux, le président de l’association Life for Paris). TERRORISME – Une page qui se tourne, entre peur, appréhension et soulagement. Six ans et sept mois après les attentats du 13 novembre 2015, et après dix mois de procès, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict ce mercredi 29 juin, point d’orgue de l’audience criminelle la plus longue de l’histoire judiciaire française d’après-guerre. Le procès “historique”, “hors norme”, qui s’est ouvert le 8 septembre dernier n’aura sans doute pas apporté toutes les réponses aux questions posées par les quelque 2500 parties civiles constituées après les attentats les plus meurtriers ayant frappé la France. Mais, si des zones d’ombre persistent, il aura permis aux rescapés et endeuillés de faire entendre leur voix et ressentir leur douleur bien au-delà de la salle d’audience d’un palais de justice transformée en forteresse pendant près de dix mois. Et pour elles aussi, la fin de ce procès signe une nouvelle étape dans leur vie, un lourd chapitre qui doit laisser place à “l’après”, la reconstruction. Plusieurs victimes ont témoigné auprès du HuffPost sur la façon dont elles appréhendent la suite alors que ce grand combat touche à sa fin. “La fin d’un deuil collectif” Évidemment, cette perspective d’après procès n’est pas perçue de la même manière par tous. Pour Stéphane Sarrade qui a perdu son fils Hugo, 23 ans, au Bataclan, le verdict “ne change rien” à sa peine, mais il va tout de même “marquer la fin d’un deuil nécessaire”. Un deuil individuel, mais aussi collectif, “qui va bien au-delà…
Procès du 13 novembre: on a assisté à la dernière journée d’audience
13 NOVEMBRE – “Je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur”. Lundi 27 juin, le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’est terminé par les excuses et les dénégations de la plupart des 14 accusés présents dans le box au palais de justice historique de Paris. Pour cette dernière audience avant le verdict, qui devrait être rendu mercredi 29 juin, la parole était donnée aux accusés. À l’exception de l’un d’entre eux, tous ont profité de cette dernière chance pour faire pencher la balance en leur faveur et éviter les lourdes peines énoncées lors des réquisitions. Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, notre reporter a assisté à cette étape importante du procès, qui étaient particulièrement attendue par de nombreuses parties civiles, avocats et journalistes. “C’est un exercice très compliqué. On peut se foutre en l’air. Il faut trouver un juste équilibre en la préparation et quelque chose qui vienne du coeur”, explique Xavier Nogueras, avocat de Mohamed Amri. Durant une matinée, les accusés ont, pour la plupart, exprimé des excuses et des mots de compassion à l’égard des victimes, tout en niant avoir participé à la préparation des attentats ou avoir eu connaissance du projet à lequel ils ont pu apporté une aide logistique directe ou indirecte. Des mots qui touché leur cible? À la sortie de l’audience, les sentiments étaient partagés parmi les parties civiles. “On va de la froideur absolue, celui qui ne parle pas, à celui qui a failli défaillir tellement il était ému”, relate Catherine Orsenne, blessée au Stade de France, pour qui cette audience restera un “temps fort” de ce procès. À voir également sur Le HuffPost : “Novembre” à Cannes: les avis divergent sur le timing de ce film sur les attentats du 13-Novembre Source
Cyril Hanouna décommande Jawad Bendaoud de TPMP à la dernière minute
via Associated PressCyril Hanouna a annulé la venue sur TPMP de Jawad Bendaoud, le logeur des attentats du 13 novembre 2015 après les demandes des victimes. TÉLÉVISION – Face à la levée de boucliers, TPMP fait marche arrière. Alors que l’émission quotidienne de C8 présentée par Cyril Hanouna avait annoncé la venue ce lundi 23 mai au soir de Jawad Bendaoud, “le logeur” des attentats du 13 novembre 2015, l’invitation a été annulée. “Le 18 Novembre 2015, la France découvrait Jawad Bendaoud ‘le logeur’. Relaxé puis condamné en appel après les attentats pour ‘recel de malfaiteurs terroristes’, Jawad a purgé sa peine et a décidé de sortir du silence”, avait écrit l’émission sur son compte Twitter. Deux heures et demie plus tard, le message “a été retiré, car la décision a été prise d’annuler sa venue dans l’émission”. Capture d’écran TwitterLe tweet de TPMP annonçant la venue de Jawad Bendaoud a été supprimé Le tweet sur Jawad Bendaoud a été retiré car la décision a été prise d’annuler sa venue dans l’émission. @Cyrilhanouna vous expliquera tout ce soir dans #TPMP. — TPMP (@TPMP) May 23, 2022 Jawad Bendaoud était devenu la risée des Français après avoir avoué devant les caméras de télévision qu’il avait logé des terroristes. “On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service Monsieur”, avait-il déclaré dans une vidéo devenue virale. Il a été condamné à quatre ans de prison en appel en 2019, peine qu’il vient tout juste de terminer. Le procès du 13-Novembre toujours en cours Sauf que l’invitation sur TPMP n’a pas été comprise. Sous le tweet désormais effacé, des dizaines de personnes s’insurgeaient alors que le procès des attentats bat toujours son plein. Ce lundi ont d’ailleurs débuté les plaidoiries des avocats des parties civiles après neuf mois de procès. Des victimes des attentats ont…
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