Après le verdict du procès du 13-Novembre, l’émotion des rescapés
À l’issue du verdict prononcé par le président Périès, de nombreux rescapés et proches des victimes qui s’étaient serrées sur les bancs de bois clair, se sont étreints. D’autres avaient les larmes aux yeux après ses 148 jours d’audience très durs, mais indispensables.
“On a la sensation après le verdict qu’on tourne une page. On a eu un long procès, ouvert toutes les portes. (Les juges) ont pris une décision qui était très motivée. Les peines prononcées ne sont pas excessives. On est à un moment satisfaisant pour tout le monde, en tous cas pour la justice”, a souligné Me Gérard Chemla, avocat de plus d’une centaine de parties civiles.
“Le chemin face à cette horreur a été de se reconstruire en groupe, et pas individuellement. On avait besoin de se serrer les coudes et d’entendre ce que la justice avait à nous dire après six ans et demi”, a-t-il également ajouté. “J’ai quand même l’impression d’un immense gâchis, on envoie des gens en prison, il y a eu plus de 130 morts et la justice vient réparer l’innommable. En réparant, on ne revient pas en arrière. Avant de penser l’après, je vais digérer le fait qu’on a fini une première boucle. J’espère conjuguer le mot victime au passé”.
La cour a décidé “la plus extrême sévérité. Je suis convaincu que cela satisfera une partie des victimes (…) Ceci dépend de chaque individu, certains avaient besoin de cette peine”, a déclaré Philippe Duperron, président de l’association de victimes 13onze15.
“Certaines peines peuvent paraître un peu lourdes. Je me pose la question de nos prisons qui sont déjà surchargées. J’ai peur qu’on crée des monstres”, a ajouté Bruno Poncet, rescapé du Bataclan. “C’est un vrai soulagement d’avoir fini avec le procès (…) il y a une peur du vide aujourd’hui mais il est temps d’en sortir. Je vais reprendre le travail lundi, j’ai hâte”.
“J’espère conjuguer le mot victime au passé”
“Les peines sont assez lourdes. Ils ne sortiront pas tout de suite de prison. On va savourer, je ressens beaucoup de soulagement”, a déclaré Sophie, une rescapée du Bataclan. Dix mois de procès, ça aide à se reconstruire. C’est fini, ça va faire un vide”.
Avant de se projeter dans l’après et de reconstruire une vie marquée par ce soir de novembre 2013, certains ont accepté de faire part de leur émotion. “Il faut accepter de pleurer, car la douleur et la souffrance sont là, malgré le verdict”, a témoigné Bilal Mokono, blessé au Stade de France et qui a perdu un cousin tué, sur l’une des terrasses parisiennes. “Ce procès est une étape”, a-t-il ajouté comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
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