Selon cette source, confirmant une information de Mediapart, Jackie D., 50 ans, a été mis en examen en février pour avoir “par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence (…) involontairement” mutilé Gabriel Pontonnier, un gilet jaune qui a perdu sa main droite, en “lançant une grenade GLI-F4 sans respecter les préconisations légales et réglementaires imposées lors de l’usage de cet arme”.
Ce policier, qui exerce toujours au sein de la CRS 07, est aussi mis en cause pour des blessures sur d’autres manifestants provoquées par la même grenade.
“Cette mise en examen constitue une étape déterminante, dans des dossiers où, trop souvent, l’institution rechigne à mettre en cause les fonctionnaires de police, même lorsque les fautes sont les plus graves”, ont réagi auprès de l’AFP les avocats de Gabriel Pontonnier, Mes Vincent Brengarth et William Bourdon.
“L’acte 2” du mouvement des gilets jaunes, qui protestaient contre la hausse des prix du carburant, et plus largement contre les taxes et la baisse du pouvoir d’achat, avait réuni 8000 manifestants à Paris.
Ce tir était “absolument nécessaire”
Dans son interrogatoire, Jackie D. raconte qu’il commandait une section de CRS, dans une manifestation devenue “insurrectionnelle” dans l’après-midi.
Vers 18h, sur un rond-point en bas des Champs-Élysées, le fonctionnaire de police a lancé, en face de lui, une grenade GLI-G4, malgré, a-t-il reconnu, des “conditions de visibilité (qui) n’étaient pas suffisantes”, en raison des gaz lacrymogènes.
Mais selon lui, ce tir était “absolument nécessaire”, en “réaction” aux manifestants, “pour faire reculer l’ensemble des individus qui (les) visaient avec leurs projectiles”.
À ce stade, la justice estime pourtant qu’il n’a pas respecté la procédure pour plusieurs raisons. Notamment parce qu’il aurait dû recevoir l’ordre express d’un superviseur, ce qu’on ne lui a jamais dit lors de ses formations, mêmes le plus récentes, a-t-il assuré devant le juge. Il n’a par ailleurs pas prévenu à la radio qu’il allait tirer et aurait tiré sans de préalables sommations.
La grenade GLI-F4, une arme dite intermédiaire qui était régulièrement accusée de causer des mutilations, est interdite depuis 2020.
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