Jusqu’à aujourd’hui, la note sur cet événement était restée classée par le gouvernement américain et l’US Space Command. Cette branche du Pentagone a cependant publié, le 7 avril, un communiqué confirmant cette découverte du premier météore interstellaire jamais observé.
6/ “I had the pleasure of signing a memo with @ussfspoc’s Chief Scientist, Dr. Mozer, to confirm that a previously-detected interstellar object was indeed an interstellar object, a confirmation that assisted the broader astronomical community.” pic.twitter.com/PGlIOnCSrW
— U.S. Space Command (@US_SpaceCom) April 7, 2022
Cette note permet ainsi à l’étude menée conjointement par les chercheurs Amir Siraj et Abraham Loeb, publiée en 2019, d’enfin recevoir un examen par leurs pairs et une publication. En effet, la validation de la véracité de leurs recherches était auparavant paralysée par le caractère inédit de la découverte que certaines données n’étaient pas transmises par les autorités américaines.
Un objet non identifié venu de très loin
La découverte de cette météorite, qui ne mesurait que quelques pieds de large, fait suite aux détections récentes de deux autres objets interstellaires de notre système solaire, connus sous le nom d’Oumuamua en 2017 et de la comète Borisov en 2019, qui étaient beaucoup plus gros et n’entraient pas en contact étroit avec la Terre.
À l’époque, la découverte Oumuamua avait soulevé de nombreuses théories, présentant l’objet interstellaire comme un vaisseau extraterrestre. Il s’est néanmoins avéré que l’astre n’était rien de moins qu’un fragment d’une planète d’un autre système solaire.
C’est à la suite de la découverte de Oumuamua qu’Amir Siraj et le co-auteur Abraham Loeb ont été inspirés pour rechercher des boules de feu interstellaires potentielles. Ils ont alors repéré un objet ayant explosé près de l’île de Manus le 8 janvier 2014 à une vitesse inhabituellement rapide, dépassant les 130 000 milles à l’heure. Cette vélocité est selon les chercheurs le signe d’une “origine possible de l’intérieur profond d’un système planétaire ou d’une étoile dans le disque épais de la galaxie de la Voie lactée”.
Un trésor pour la science
“Je prends plaisir à penser au fait que nous avons du matériel interstellaire qui a été livré sur Terre, et nous savons où il se trouve”, a déclaré Amir Siraj pour Vice. ce dernier souhaite maintenant tenter de récupérer de possibles débris de l’objet. “Une chose que je vais vérifier, et dont je parle déjà aux gens, est de savoir s’il est possible de fouiller le fond de l’océan au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de voir si nous pouvons obtenir des fragments.”
Les chances de retrouver ce corps interstellaire sont néanmoins faibles, car tous les restes de la boule de feu ont probablement atterri en petites quantités dans une région disparate de l’océan Pacifique Sud, ce qui rend d’autant plus difficile leur recherche.
“Ce serait une grande entreprise, mais nous allons l’examiner de manière extrêmement approfondie car la possibilité d’obtenir le premier morceau de matériau interstellaire est suffisamment excitante pour vérifier cela de manière approfondie et parler à tous les experts mondiaux des expéditions océaniques pour récupérer des météorites”, explique le chercheur.
Une découverte qui en appelle d’autres
Cette météorite interstellaire est un signe indiquant que le système solaire pourrait être inondé de matériaux provenant d’autres systèmes stellaires, et même d’autres galaxies, qui pourraient être découverts par de futures recherches. De tels efforts pourraient offrir un aperçu des mondes au-delà de notre Voie lactée, alors qu’il existe peut-être même de véritables trésors interstellaires à déterrer sur notre planète.
“Compte tenu de la rareté des météores interstellaires, les météores extra-galactiques vont être encore plus rares”, explique Amir Siraj pour Vice. Ce dernier ajoute cependant “qu’à l’avenir, nous ne trouverons rien à moins de le chercher. Nous pourrions, en tant que scientifiques, construire un réseau aussi étendu que le réseau de capteurs du gouvernement américain, et de l’utiliser à des fins scientifiques et d’utiliser pleinement l’atmosphère”.
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