Il n’en est rien. La représentation de l’auteur de Candide a seulement été enlevée pour nettoyage, a précisé dans un tweet Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, alors que les messages d’indignation s’accumulaient sur les réseaux sociaux dans l’après-midi.
Tout est parti d’un tweet publié dans la matinée par un compte plutôt confidentiel, et plutôt habitué à partager des contenus d’extrême droite. Joignant à son message une photo montrant des ouvriers s’affairer à mettre en boîte la statue, l’internaute en question s’alarme. “Retrait définitif de la statue de Voltaire dans le secret de l’été rue de Seine”, écrit cet internaute, ponctuant son message des hashtags #daesh ou #talibans.
Malgré la teneur de ce message (supprimé depuis), plusieurs personnalités ont repris l’information telle quelle, comme le très droitier éditorialiste du Figaro Yvan Rioufol. Dans l’esprit de beaucoup, ce retrait s’inscrit dans le mouvement général de déboulonnage ou la dégradation de statues observé dans le sillage du mouvement “Black lives matter” aux États-Unis. Une tendance à laquelle se prêterait, en catimini, la mairie de Paris.
“Je ne comprend pas le message politique que l’on veut faire passer en enlevant une statue de Voltaire”, interroge par exemple sur Twitter Irene Tolleret, eurodéputée LREM, pourtant habituée à s’alarmer contre les “fake news” sur le même réseau social. “Quand le courage vient à manquer, la mémoire est outragée et la République abdique”, renchérit Jean-Michel Mis, député LREM de la Loire, interpellant dans le même tweet Anne Hidalgo, Roselyne Bachelot, Jean Castex et… Emmanuel Macron.
“La Ville souhaite qu’elle puisse être réinstallée”
Dans l’après-midi, c’est le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, qui a apporté la réponse. “La statue de Voltaire rue de Seine dans le 6ème arrondissement a été nettoyée. Dépôt de l’État, elle a été rendue au
Centre national des arts plastiques”, a tweeté l’élu. “La Ville souhaite qu’elle puisse être réinstallée dans l’espace public, avec l’autorisation de l’État”, a-t-il ajouté. Ce qu’a également indiqué la mairie du 6e arrondissement.
La statue de Voltaire, de Léon-Ernest Drivier, installée square Honoré-Champion, au croisement de la rue de Seine et du quai Malaquais, a été nettoyée et rendue au @CNAPfr (propriété de l’Etat) pic.twitter.com/WOsrS5W0vc
— Mairie du 6e (@mairie6paris) August 17, 2020
Alors que les actes de vandalisme à l’encontre de plusieurs statues se multipliaient, Emmanuel Macron avait promis la fermeté dans son allocution du 14 juin. “La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire”, avait-il déclaré.
MISE À JOUR: Le compte Twitter à l’origine de l’emballement n’était plus accessible après le démenti publié par la mairie de Paris.
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