Les forces armées américaines recourent de plus en plus à l’intelligence artificielle, et cette fois-ci, il s’agit d’une mitrailleuse pilotée par IA, dénommée Bullfrog. Cette initiative est menée par l’ACS (Allen Control Systems) et le projet englobe un canon robotisé autonome capable de cibler des drones grâce à une interface alimentée par un logiciel de vision par ordinateur.
Le ministère américain de la Défense a déjà réalisé des tests concernant le projet Bullfrog.
À présent, ACS a pu dévoiler un prototype au Pentagone. Voici d’ailleurs une vidéo démontrant la puissance du Bullfrog.
Bullfrog, la réponse américaine face aux petits drones
Steve Simoni, président-directeur général et cofondateur d’ACS, a rapidement partagé ses impressions sur cette mitrailleuse à intelligence artificielle. Il a notamment évoqué le recours intensif aux drones durant le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Il a mentionné les efforts des forces ukrainiennes pour abattre ces appareils avec des fusils AK-47, sans succès.
Devant ce constat, son équipe a perçu une occasion dans le domaine de la robotique. Selon lui, bien qu’il soit difficile pour un être humain de toucher une cible en mouvement, un système automatisé doté de vision par ordinateur et d’algorithmes d’IA peut relever ce défi.
L’Amérique doit impérativement diversifier ses moyens anti-drones
Simoni explique que son équipe d’ingénieurs en électricité a déterminé les besoins techniques du projet.
Pour intercepter un drone capable d’accélérations de cinq G à plusieurs centaines de mètres, un système de très haute précision était indispensable.
Ce système devait avant tout intégrer un moteur alimenté par une source électrique stable, associé à des encodeurs pour un suivi en temps réel de l’emplacement de l’arme.
Il souligne que faire opérer un tel dispositif par un humain avec un fusil M4 aurait présenté de sérieux défis.
En revanche, le développement du système Bullfrog à l’ACS s’inscrit dans une perspective plus large de modernisation des forces armées.
Par conséquent, les forces américaines doivent élargir leurs options anti-drones, par exemple en développant un éventail de systèmes d’armement à distance et semi-autonomes.
C’est à ce niveau qu’est venue l’idée de tester d’autres solutions, comme les chiens robots, au Moyen-Orient plus tôt dans l’année.
Bullfrog contesté par un ancien membre de la défense
Un des principaux atouts du Bullfrog concerne son coût opérationnel très compétitif par rapport à d’autres systèmes d’armement.
Cependant, le système demeure sous contrôle humain. Conformément aux normes établies pour les systèmes d’armes létales autonomes, une validation manuelle est nécessaire avant chaque tir,
Néanmoins, comme l’indique Brice Cooper, directeur stratégique d’ACS, la plateforme possède déjà les capacités techniques permettant une autonomie totale, ne dépendant que de l’évolution des besoins du gouvernement.
Cette possibilité soulève cependant des questions éthiques importantes. Mike Clementi, ancien député spécialisé dans le financement de la défense, remet en question la capacité du Bullfrog à distinguer de manière fiable les alliés des ennemis.
Il souligne que l’automatisation complète constituerait un tournant historique dans les pratiques militaires traditionnelles, où l’intervention humaine a toujours joué un rôle dans le processus de prise de décision.
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