Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les négociations pour un cessez-le-feu au Liban sont “dans les dernières étapes”. Il a également précisé qu’un tel accord visant à mettre fin au conflit entre Israël et son ennemi, le Hezbollah, pourrait également contribuer à clore la guerre d’Israël à Gaza. “Nous n’y sommes pas encore, mais je crois que nous sommes dans les dernières étapes… En désescaladant les tensions dans la région, cela peut également nous aider à mettre un terme au conflit à Gaza”, a déclaré Blinken à des journalistes après une réunion à Fiuggi, près de Rome, où il se trouvait avec ses homologues du G7.
Le ministère de la Santé libanais a rapporté que des frappes israéliennes ont tué au moins 10 personnes à Beyrouth central mardi. Cela fait suite à des ordres d’évacuation israéliens sans précédent émis pour la région, selon Reuters. Un peu plus tôt, l’Associated Press avait indiqué qu’au moins 37 personnes avaient également été blessées, toujours d’après le ministère de la Santé. Ces chiffres seront mis à jour au fur et à mesure des informations. L’aviation israélienne a bombardé le centre de la capitale libanaise ainsi que ses banlieues sud, semblant viser le groupe militant Hezbollah avant l’entrée en vigueur d’un éventuel cessez-le-feu, selon l’AP. Hezbollah a repris ses tirs de roquettes vers Israël, déclenchant des sirènes d’alerte aérienne dans le nord du pays, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, tenait une réunion avec son cabinet de sécurité pour discuter d’un cessez-le-feu. Des avertissements ont été émis pour de nombreuses zones, y compris des secteurs de Beyrouth qui n’avaient pas été ciblés pendant la guerre, comme le quartier commercial de Hamra, où de nombreuses personnes déplacées par le conflit s’étaient abritées. Dans des zones proches de Hamra, des familles, y compris des femmes et des enfants, ont été vues fuyant vers les plages de la mer Méditerranée, portant leurs affaires. La circulation était complètement bloquée alors que les gens tentaient de s’échapper, klaxonnant alors que des drones israéliens bourdonnaient bruyamment au-dessus.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, au moins 11 civils ont été tués et des dizaines blessés lors d’une frappe israélienne. Un jeune homme a également été tué dans une frappe de drone israélien à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. Dans une déclaration conjointe, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé à un “cessé-le-feu immédiat” au Liban, exprimant leur soutien aux négociations en cours entre Israël et le Hezbollah et indiquant qu’il est temps d’aboutir à un règlement diplomatique.
Aujourd’hui, le cabinet de sécurité d’Israël devrait discuter d’un cessez-le-feu proposé dans sa guerre avec le Hezbollah. Une annonce concernant le cessez-le-feu serait faite à 22h00, heure locale (21h00 GMT / 16h00 ET), et entrerait en vigueur le lendemain matin à 10h00, heure locale. Le Premier ministre par intérim du Liban, Najib Mikati, est également attendu pour faire une déclaration.
L’accord de cessez-le-feu impliquerait que le Hezbollah retire ses forces au nord du fleuve Litani, créant une zone tampon entre Israël et le Hezbollah au Liban, qui serait contrôlée par l’armée libanaise et des Casques bleus de l’ONU. Un porte-parole du gouvernement israélien a déclaré que l’accord maintiendrait la liberté d’opération d’Israël pour agir en défense contre la menace du Hezbollah et faciliterait le retour en toute sécurité des résidents du nord d’Israël dans leurs foyers.
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a annoncé que l’armée serait prête à déployer au moins 5 000 soldats dans le sud du Liban alors que les troupes israéliennes se retireraient. Cependant, certains chefs communautaires dans le nord d’Israël se sont exprimés avec colère contre cette proposition, affirmant qu’elle n’allait pas assez loin pour les protéger d’une incursion future du Hezbollah. Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité intérieure d’extrême droite, a déclaré qu’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah serait “une occasion historique manquée”.
Israël a lancé une série de frappes aériennes dans les banlieues sud de Beyrouth, peu avant la réunion du cabinet de Benjamin Netanyahu pour discuter d’un accord de cessez-le-feu. Les frappes israéliennes ont touché de nombreuses zones densément peuplées. Une alerte d’évacuation a été émise, conseillant aux civils de quitter 20 zones à Beyrouth. Le site d’information libanais Al Mayadeen a qualifié cela d'”un nombre sans précédent d’avertissements pour la zone”, révélant un effort délibéré pour déraciner les populations civiles.
Les forces israéliennes ont déclaré avoir frappé 20 cibles dans la ville en seulement 120 secondes. Selon l’Agence nationale d’information du Liban, au moins trois personnes ont été tuées et 26 blessées lors d’une frappe israélienne sur le quartier de Noueiri à Beyrouth, où une frappe a détruit un immeuble de quatre étages abritant des personnes déplacées.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a affirmé que le pays continuerait d’agir contre les menaces, même en cas d’accord de cessez-le-feu. “Nous agirons contre toute menace, à tout moment et en tout lieu”, a-t-il déclaré, promettant qu’Israël montrerait une “zéro tolérance” pour toute violation d’un accord.
Un responsable du Hezbollah a averti que le Liban fait face à des “heures dangereuses et sensibles” avant l’annonce attendue d’un cessez-le-feu. Hassan Fadlallah, également membre du parlement, a déclaré que le groupe resterait actif après la guerre avec Israël, notamment en aidant les Libanais déplacés à retourner dans leurs villages et à reconstruire les zones détruites par les frappes israéliennes.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a exprimé son inquiétude quant à l’escalade des hostilités au Liban, où son bureau a rapporté près de 100 personnes tuées par des frappes israéliennes ces derniers jours, y compris des femmes, des enfants et des secouristes. Il a signalé qu’au moins sept ambulanciers avaient été tués dans trois frappes israéliennes au sud du Liban, ajoutant à un total de 226 décès parmi le personnel de santé depuis le 7 octobre de l’année dernière.
Selon l’agence Wafa, une dizaine de personnes ont été tuées par une frappe israélienne sur une école abritant des personnes déplacées dans le secteur de Zeitoun à Gaza City. Le ministère de la Santé de Gaza a relevé le nombre de Palestiniens tués depuis le début de la campagne militaire israélienne à 44 249 personnes, avec 104 746 blessés signalés.
Un responsable de l’hôpital Al-Quds à Gaza a déclaré que 40 % des enfants dans le sud de la bande de Gaza souffrent de malnutrition. Les habitants, en particulier les personnes âgées et les enfants, souffrent de diverses maladies respiratoires en raison du manque de vêtements d’hiver chauds. De plus, “plus de 10 000 tentes” ont été “emportées par des vents forts et de la pluie”.
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