Depuis trois semaines, les parlementaires sont plongés dans l’examen des Projets de Loi de Finances. Tandis que l’Assemblée Nationale s’attèle au “PLF” déterminant le budget pour 2025, le Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale était en commission des affaires sociales jusqu’à jeudi dernier. Sans majorité claire, chacun cherche à imposer ses modifications, projet par projet, pour que le budget reflète au mieux ses convictions.
Au cours de ces PLF, la question de l’annulation de la réforme des retraites a fait l’objet de vifs débats entre la gauche et l’extrême droite. Le RN a vu sa niche parlementaire arriver avant celle du NFP, en profitant pour proposer l’abrogation de la réforme. Dans les débats à gauche, la question se pose : faut-il soutenir une proposition du RN ? Jérôme Guedj, député PS et membre de la commission des affaires sociales, soutient qu’un vote serait vain, car cela ne pourra pas aller à son terme, le texte devant aussi être examiné par le Sénat. Il met en avant le PLFSS et sa commission, qu’il considère comme plus pertinent pour faire avancer l’abrogation. Lundi dernier, au sein de la commission, les députés du RN ont refusé d’approuver les amendements de la gauche, affirmant que la meilleure façon d’annuler véritablement la réforme était… d’adopter leur proposition de loi.
Jeudi dernier, l’amendement socialiste portant sur l’abrogation a finalement été adopté et inclus dans le PLFSS. Reste à voir si les parlementaires soutiendront cette mesure. Pour le RN, lors de leur journée du 31 octobre, leur proposition de loi a été fortement affaiblie. Le 28 novembre, le NFP (via la niche parlementaire de LFI) essaiera de faire passer cette même proposition. Thomas Porcher critique cela comme des manœuvres de communication.
Lors des discussions budgétaires, la réintroduction de l’ISF a été écartée vendredi dernier par les voix des macronistes et de l’extrême droite. Le RN privilégie un impôt sur la fortune financière, laissant de côté le patrimoine. Thomas Porcher et Lisa Lap soulignent que le patrimoine constitue également une source majeure d’inégalités.
“Ce que redoutent les industriels français”, c’est le titre des Echos la semaine précédente. “Le climat des affaires dans l’industrie a chuté de 7 points en octobre, enregistrant ‘sa plus forte baisse mensuelle depuis novembre 2008’ hors période Covid, selon l’Insee. Les difficultés rencontrées dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique pèsent lourdement. Le climat de l’emploi est en déclin”, peut-on lire dans le journal de Bernard Arnault. Les industriels constatent un assèchement de leurs carnets de commandes, atteignant leur plus bas niveau depuis 2021, en grande partie en raison de la diminution des commandes étrangères. “Il n’existe aucune politique industrielle”, dépeint Thomas Porcher. Cette situation résonne avec un reportage du Média sur les employés de MA France, un sous-traitant du géant Stellantis, qui a récemment été liquidé, laissant 300 travailleurs sur le carreau. La dernière usine automobile, parmi 93, ferme ses portes.
Lisa Lap et Thomas Porcher analysent tout cela, c’est l’Instant Porcher !