À propos de cette fuite, “je n’étais pas mort de peur”, déclare Carlos Ghosn sur LCI. “Quand on s’engage dans une opération avec de grands risques (…) vous n’avez pas peur. Car la peur, elle vous hante au moment de la décision. Une fois que cela a débuté, vous êtes concentré.”
“Entre le départ de l’appartement au Japon jusqu’au moment de l’arrivée au Liban (…) j’étais comme anesthésié: je n’avais pas peur, je n’étais pas triste”, développe-t-il. “C’est au Liban que j’ai senti un poids qui se détachait de mes épaules. (…) Cela m’a rappelé un film de ma jeunesse, ‘Midnight Express’. (…) Ce soupir en arrivant à Beyrouth est le seul sentiment que j’ai ressenti.”
Dans “Midnight Express”, sorti en 1978, le personnage principal est condamné à quelques jours de prison en Turquie après avoir été arrêté avec deux kilos de drogue sur lui. Mais il va découvrir que sa peine a été muée en prison à perpétuité par le gouvernement qui souhaite faire de son cas un exemple.
“L’échec, c’était la mort. J’étais déjà dans une mort lente, cela aurait été en l’occurrence une mort précipitée. (…) J’avais le choix entre la vie et la mort, je n’ai pas hésité”, ajoute l’ancien patron de Renault-Nissan.
“La justice japonaise est tout à fait capable (…) de reconstruire un scénario à sa guise”
Sur BFMTV, il explique pourquoi il ne dévoile pas les dessous de l’opération: “La raison pour laquelle je ne parle pas de mon évasion, c’est que je ne souhaite pas, directement ou indirectement, mettre en difficulté les rares personnes qui m’ont aidé. Et je sais à quel point la justice japonaise est tout à fait capable, au travers de phrases dites ici ou là, de reconstruire un scénario à sa guise, et de se retourner contre un certain nombre de personnes.”
Malgré ces derniers propos, deux Américains accusés d’avoir aidé l’ancien dirigeant ont déjà été extradés au début du mois des États-Unis vers le Japon où ils devraient être poursuivis en justice.
À Beyrouth où il vit depuis sa fuite, Carlos Ghosn reste lui hors d’atteinte de la justice japonaise car le Liban n’extrade pas ses ressortissants.
Depuis, le magnat déchu de l’automobile multiplie les prises de parole -comme celles de ce mercredi soir- pour défendre son honneur à distance.
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