Zones résidentielles bombardées à Kiev
Une frappe a atteint un bâtiment de 15 étages situé dans le quartier de Sviatochine, dans l’ouest de la capitale ukrainienne. L’explosion a soufflé toutes les vitres de l’immeuble et de ceux à proximité, selon un journaliste de l’AFP présent sur les lieux.
“Deux corps sans vie ont été retrouvés sur place”, ont affirmé les secours, ajoutant avoir pu sauver 27 personnes. En début de matinée, plusieurs personnes jetaient par les fenêtres des débris depuis les appartements ravagés. Les tirs ont déclenché un incendie qui a été rapidement éteint par les pompiers.
Les services d’urgence ont par ailleurs indiqué qu’une frappe avait atteint ce mardi matin un immeuble de neuf étages dans le nord-ouest de Kiev, dans le quartier de Podil. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours.
- Couvre-feu décrété à Kiev
Un couvre-feu de 36 heures a été décrété par la mairie de Kiev à partir de ce mardi soir.
Situation sur le terrain ce 15 mars
- L’aéroport de Dnipro bombardé
L’aéroport de la ville de Dnipro, dans l’Est de l’Ukraine, a subi des “destructions massives”, après deux bombardements russes dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué les autorités régionales.
“Dans la nuit, l’ennemi a attaqué l’aéroport de Dnipro. Deux frappes. La piste de décollage et d’atterrissage a été détruite. Le terminal est endommagé. Destructions massives”, écrit Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région éponyme sur Telegram.
Les combats se sont ainsi intensifiés ces derniers jours autour de Kiev, presque entièrement encerclée. Plus de la moitié de ses trois millions d’habitants ont fui. La capitale est “en état de siège”, selon un conseiller du président ukrainien.
“D’après les informations disponibles, l’ennemi prévoit de renforcer le regroupement de (ses) troupes (…) en direction de Kharkiv”, deuxième ville d’Ukraine, a avancé l’état-major de l’armée ukrainienne, précisant que l’armée russe tentait aussi “de capturer Marioupol”. “Les soldats ukrainiens sont parvenus à repousser les envahisseurs” de cette ville portuaire stratégique du sud-est assiégée par l’armée russe, s’est-il félicité.
- 150 soldats russes tombés selon le camp ukrainien et convoi humanitaire bloqué
Selon lui, le camp russe a perdu dans son offensive environ 150 soldats, deux chars, sept véhicules de combat d’infanterie, et “a battu en retraite”.
Un convoi d’aide humanitaire, qui cherche depuis des jours à atteindre la ville, a de nouveau été bloqué lundi par des soldats russes à Berdiansk, à 85 km de Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.
Quelque 400.000 habitants de Marioupol vivent terrés dans des caves, privés d’eau, d’électricité, de chauffage et de nourriture. Plus de 2187 civils y ont péri depuis le 24 février, selon la municipalité.
AFP
- Blocus de la côte ukrainienne
Les forces navales russes ont ”établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire”, a affirmé lundi le ministère britannique de la Défense.
Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion, selon un décompte publié lundi par l’ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l’intérieur du pays.
AFP
Où en sont les négociations
- La quatrième session de pourparlers reprend
Au vingtième jour de guerre, la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue à cette crise devait reprendre mardi après une “pause technique” annoncée la veille en fin par le chef des négociateurs ukrainiens.
Cette fois, les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait noté samedi une approche nouvelle, “fondamentalement différente”, de Moscou dans les négociations.
Dans la nuit de lundi à mardi, il a affirmé via une vidéo publiée sur sa page Facebook que les Russes avaient “déjà commencé à comprendre qu’ils ne parviendront à rien par la guerre”. “On m’a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons”, a indiqué le chef de l’Etat. “Mais attendons de voir”.
De son côté, son homologue russe Vladimir Poutine avait évoqué vendredi des “avancées” au cours de ces différentes tractations tandis que l’armée russe accroissait son action sur le sol ukrainien, y compris dans des régions jusque-là épargnées. Le Kremlin a évoqué lundi “la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées”.
Irruption d’une manifestante anti-guerre au JT russe
Une femme ―identifiée par l’ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, une employée de la chaîne― a fait irruption lundi soir dans le studio de Channel One pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie avec une pancarte critiquant l’offensive en Ukraine, une scène rarissime en Russie.
Sur sa pancarte, on pouvait lire “Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici”. La vidéo de l’incident s’est propagée comme traînée de poudre sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un “courage extraordinaire”.
L’utilisation du mot “guerre” par des médias ou des particuliers pour décrire l’intervention russe en Ukraine est notamment passible de poursuites. Des lois prévoient de lourdes peines.
Par ailleurs, Vladimir Zelensky s’est dit “reconnaissant envers les Russes qui ne cessent d’essayer de transmettre la vérité. À ceux qui combattent la désinformation et disent la vérité, les faits réels à leurs amis et à leurs proches. Et personnellement à Marina Ovsiannikova.
Du côté des sanctions occidentales
- Le quatrième paquet de sanctions entre en vigueur
Ce mardi devrait également marquer l’entrée en vigueur du quatrième paquet de sanctions décidées à Bruxelles par les ambassadeurs des 27 Etats membres de l’Union européenne.
Les précédentes visent déjà 862 personnes et 53 entités russes. Figurer sur cette liste noire entraîne une interdiction d’entrer sur le sol de l’UE et permet la saisie des avoirs.
Les sanctions internationales adoptées auparavant ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l’étranger.
- Le yacht d’un oligarque russe immobilisé en Espagne
Un yacht d’un oligarque russe d’une valeur de près de 128 millions d’euros a été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, a annoncé dans la soirée le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. “Et d’autres sont à venir”, a-t-il prévenu, sans davantage de précision.
Selon le quotidien espagnol El Pais, il s’agit du yacht Valérie, qui serait lié à Sergueï Tchemezov, patron du conglomérat russe de l’industrie de défense Rostec, et allié de Vladimir Poutine.
- L’Occident veut endetter la Russie selon cette dernière
La Russie a accusé lundi l’Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement artificiel par ses sanctions gelant les avoirs de Moscou à l’étranger. Le Kremlin pourrait avoir du mal à honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars-avril, ravivant le souvenir de l’humiliant défaut de 1998.
Moscou est également visé par divers recours. La demande ukrainienne de son exclusion du Conseil de l’Europe, organisation de défense des droits humaines, doit être examinée jeudi.
- Verdict de la CIJ mercredi
De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a indiqué lundi qu’elle rendrait son verdict mercredi dans la procédure lancée par Kiev, qui demande à la Cour d’ordonner à Moscou d’arrêter son invasion de l’Ukraine.
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