MATERNITÉ – Il y a le ventre qui s’arrondit, puis la
rencontre tant attendue avec ce
bébé. L’amour évident qui transcende tout, la nouvelle
famille qui se construit sans difficulté, les rires, les joues à croquer, les promenades en poussette. Du moins, voilà l’image du
bonheur sans nuage que l’on a de
l’arrivée d’un enfant.
Un
sondage OpinionWay pour Qare publié ce jeudi 23 septembre éclaire un peu plus honnêtement
les difficultés auxquelles font face les
parents, notamment les mères, pendant le post-partum. 302
femmes et 124
hommes,
parents d’enfants de moins
deux ans, représentatifs de la population française ont répondu aux
questions des sondeurs.
Dépression post-partum maternelle et paternelle
Le constat est simple: sur cet échantillon, seules 22% des mères disent avoir vécu leur post-partum sereinement. Plus inquiétant encore, lorsque les
parents avouent avoir connu des difficultés, ils n’ont pas forcément pu trouver l’aide dont ils avaient besoin. Si 30% des
femmes affirment avoir connu un épisode dépressif après leur
accouchement, seules 5% d’entre elles disent avoir reçu le diagnostic d’un spécialiste pour une
dépression post-partum.
Deux catégories sont particulièrement touchées, les mères de moins de 30 ans (40%) et celle qui accouchent de leur premier
enfant (35%).
Si l’on parle peu de la
dépression post-partum maternelle, celle qui
touche les pères après la
naissance est, elle,
quasiment invisible. Pourtant, 18% des
pères disent avoir mal vécu l’arrivée de leur
enfant. Pour la grande majorité des sondés, la
dépression post-partum ne toucheraient que les
femmes. Pour la majorité du panel, encore une fois, les conséquences psychologiques semblent ne pas être systématiquement abordées par les
soignants lors des rendez-vous de suivi de
grossesse.
Résultat, les parents s’isolent après la naissance, faute de pouvoir s’ouvrir facilement à un spécialiste de la santé mentale. 35% des mères et 46% des pères n’ont pas parlé de leurs émotions suite à un accouchement, et 14% déclarent même avoir ressenti de la honte.
Dans une tribune publiée sur Le HuffPost en février 2021, Amina Yamgnane et Luis Alvarez, respectivement gynécologue-obstétricienne et pédospychiatre périnatalité rappelaient que 54% des femmes enceintes sont dans un état d’angoisse, parmi elles 37% souffrent de dépression prénatale.
À voir également sur Le HuffPost: L’allongement du congé paternité, “une avancée” mais “décevante”
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