“Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4%, après 1,4% en mars”, écrit l’institut de statistiques, qui précise que les prix de l’énergie et ceux des produits manufacturés montrent des signaux de repli en lien avec la baisse des cours du pétrole sur les marchés.
Une hausse de 3,8% sur un an pour les produits alimentaires
Au contraire, les données provisoires avancent une accélération assez marquée des prix des services, “notamment en raison d’un net rebond saisonnier des prix des services de transports. La hausse des prix de l’alimentation serait plus soutenue que le mois précédent”, ajoute également l’institut.
Insee – indices des prix à la consommation
L’association de consommateurs, Familles Rurales -qui relèvent les prix des produits d’un large panier moyen des Français- remonte également des prix en hausse pour plusieurs produits: “Le kilo de couscous premier prix est à 1,29 euro! Il y a un an, c’était 0,96”, explique la bénévole Catherine Cahuzac à l’AFP dans une surface.
Dans ce magasin, elle avance par exemple une hausse de 34% sur un an pour la semoule premier prix ou 12% pour les pâtes de la marque de la grande surface… “Par contre, le riz n’a pas bougé”, note-t-elle. En avril, l’inflation devrait en effet atteindre les 10 % sur la catégorie des huiles, selon Le Parisien. Elle était de 7,4% en mars.
Lors de son dernier observatoire des prix en janvier, l’association avait calculé que le budget alimentation moyen nécessaire pour nourrir une famille type (deux adultes, un adolescent et un enfant) était au minimum de 450 euros par mois en variant moins les produits, de 696 euros en consommant des produits premiers prix, 765 euros avec des produits de marques nationales (comme Panzani, Danone par exemple) et pouvait grimper jusqu’à 1.148 euros pour du tout bio.
Une montée moins forte en France que dans les autres pays de l’UE
La montée des prix en France s’inscrit dans une tendance plus large qui touche la grande majorité des pays du monde, l’inflation étant de retour en Europe et aux États-Unis après des années de faible hausse des prix.
Les causes sont multiples: des tensions sur les marchés de matières premières et des difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, aux ports temporairement fermés en Chine, aux aléas climatiques ou encore à la hausse de la demande internationale dans un contexte de reprise économique en 2021 (bien que cette reprise marque un coup d’arrêt ces derniers mois).
L’Europe subit également l’effet de la baisse de l’euro face au dollar pour les prix de certaines de ses importations. Enfin, comme le chômage a reculé, offrant un meilleur pouvoir de négociation aux salariés, certains d’économistes craignent aussi que les hausses de salaires fassent en retour pression sur les prix, et créent donc un cercle vicieux dont il sera difficile de sortir, cela principalement aux États-Unis.
Jeudi, le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos jugeait cependant que l’inflation en zone euro “très proche” de son pic. Le même jour, l’Allemagne a ainsi annoncé un taux d’inflation de 7,4% sur un an en avril, après 7,3% en mars. L’indicateur atteignait 8,4% en Espagne, en recul par rapport au mois de mars (9,8%).
Le chiffre de l’inflation en Italie est quant à lui attendu plus tard dans la matinée de vendredi. L’Insee doit publier son estimation définitive de l’inflation en avril le 13 mai.
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