La France – ainsi que l’Europe – saura-t-elle véritablement renouveler son rapport avec le Maghreb et l’Afrique, et établir les fondations d’un avenir commun ? En adoptant une vision optimiste, on peut observer des complémentarités : d’un côté, un continent regorgeant de ressources naturelles essentielles pour la mondialisation et la transition énergétique, également habité par une population jeune, dont les nouvelles générations constitueront sans aucun doute une main-d’œuvre recherchée par la vieille Europe et la vieille Asie dans les décennies à venir ; de l’autre, des nations prospères, dotées de marchés attractifs, de systèmes éducatifs efficaces et d’administrations solides. Cependant, il est également possible de porter un regard pessimiste : les ressentiments post-coloniaux d’un côté et la montée des idéologies racistes et suprémacistes de l’autre. En résumé, le célèbre choc des civilisations. La visite d’État d’Emmanuel Macron, qui se veut marquante, sera en tout cas un véritable test à cet égard : quelle direction prendra la balance ? Sur ce sujet, et également sur les enjeux liés à l’élection présidentielle prochaine aux États-Unis, nous échangeons avec le politologue Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po, lors de sa chronique bimensuelle, “Le monde n’a pas de face”. Sur Le Média.