COVID-19 – Vivre en colocation en 2020 peut (souvent) s’avérer être un vrai casse-tête. Les colocataires s’organisent comme ils peuvent pour continuer de vivre en communauté avec l’épidémie de covid-19.
Face au coronavirus, certains instaurent des règles, d’autres décident de quitter le navire et d’autres se prennent la tête sur la manière dont gérer la situation. Parfois ils n’ont pas d’autres choix que de subir et de se réinventer. C’est le cas de Laetitia, 27 ans, et de ses amis.
Avec ses trois colocataires, Manon, Simon et Maxime, ils vivent dans un appartement dans le 17e arrondissement de Paris. Ils ont chacun une chambre. Maxime, qui a le covid-19 au moment de l’interview, vit d’habitude sur la mezzanine séparée du salon par un drap. Pour éviter qu’il ne contamine tous les autres, il a investi la chambre de Manon dans laquelle il y a une salle de bain personnelle. “Comme on était cas contact, on nous a appelés. On nous a expliqué que l’on avait deux choix: s’isoler ou trouver un logement vide pour y vivre le temps que Maxime guérisse”, se rappelle Laetitia. Avec Simon, son copain et colocataire, ils choisissent la seconde option avant de se raviser devant les prix. Les deux pièces à Paris se louent 600 euros la semaine sur Airbnb.
Le choix est donc vite trouvé, ils restent vivre avec Maxime. Pour s’assurer que ce dernier ne parle à personne et se sente seul, ils mangent ensemble, séparés par une porte. “Pour lui passer le plateau, je porte des gants spéciaux pour éviter de toucher ses ustensiles. Mais pour ouvrir le lave-vaisselle et mettre ses couverts à l’intérieur, je suis obligée de toucher une zone. C’est impossible de tout faire parfaitement”, détaille Laetitia. Quand Maxime sort pour aller aux toilettes, il y va avec des lingettes et nettoie tout après son passage. “L’isolement est long, mais il y a un point positif, ça nous a rapprochés, on passe plus de temps ensemble.”
Si une organisation a finalement été trouvée dans cette colocation, pour d’autres c’est plus compliqué. Delenn, 22 ans, vit avec 3 autres personnes dans un appartement à Lille. “Nous sommes étudiants et salariés pour la plupart. On fait très attention sur tout. On limite beaucoup les sorties, on se désinfecte et on se lave très souvent les mains. L’organisation n’a pas tellement changé, seulement on fait beaucoup moins de soirées et un peu plus de ménage”, précise-t-elle au HuffPost LIFE.
Mais ce qui les empêche de vivre sereinement c’est le manque de sérieux de l’un d’entre eux. La plus jeune, âgée de 18 ans, débute tout juste sa vie d’adulte et parfois oublie les gestes barrières. “Elle sort beaucoup et boit souvent dans le verre des autres. Ça a créé beaucoup de tensions entre elle et nous. On lui expliquait que si on avait le covid-19, on risquait de perdre beaucoup de choses (travail, cours…).” Pour le moment, aucune solution ne semble avoir été trouvée pour que la vie en communauté soit plus sereine.
D’autres colocations décident de ne pas instaurer de règles pour garder une bulle où cette actualité ne vient pas entâcher le quotidien. Natacha, 19 ans, est partie depuis septembre en Erasmus en Italie près de Turin. Elle vit en colocation avec deux personnes. Du gel hydroalcoolique est à disposition, le port du masque n’est pas une habitude. “Il faut éviter au maximum de se toucher ou alors faire attention de ne pas manger dans les mêmes plats. Ça se base surtout sur la confiance”, renchérit la jeune femme de 19 ans au HuffPost LIFE, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Aucune organisation parfaite a été mise en place par ces trois colocations bien différentes qui essaient malgré tout de vivre alors que le covid-19 prend davantage de place dans leur quotidien.