Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a déclaré que la mer Baltique est désormais une zone à “haut risque” alors qu’il rencontrait des dirigeants nordiques et baltes quelques jours après une attaque de sabotage suspectée sur des câbles sous-marins. Le Premier ministre suédois a refusé de spéculer sur qui pourrait être responsable de la coupure de deux câbles de télécommunications en fibre optique en Baltique la semaine dernière. Un navire chinois – le Yi Peng 3 – qui a navigué au-dessus des câbles au moment où ils ont été coupés est resté ancré dans le détroit de Kattegat entre la Suède et le Danemark depuis le 19 novembre. Le ministère des Affaires étrangères chinois a nié toute responsabilité dans cette affaire. S’exprimant depuis le sommet, à Harpsund, la retraite campagnarde du Premier ministre suédois, Kristersson a déclaré au Guardian : “Nous sommes conscients qu’il existe un risque élevé pour différents types d’activités en mer Baltique qui sont dangereuses.” Il a ajouté : “Nous sommes désormais prudents et ne souhaitons accuser personne pour l’instant de quoi que ce soit. Nous ne savons pas qu’il s’agit de sabotage. Mais nous enquêtons très attentivement sur cette affaire.” Plus tôt ce mois-ci, avant l’attaque suspectée des deux câbles sous-marins entre la Suède et la Lituanie et la Finlande et l’Allemagne, le gouvernement de Kristersson a opposé son véto à des projets de 13 parcs éoliens offshore en Baltique, en évoquant des risques de sécurité inacceptables. Le Premier ministre a déclaré que cette décision n’était pas liée à une connaissance préalable d’une potentielle attaque imminente de câbles sous-marins. Le procureur suédois a déclaré mercredi qu’il avait terminé ses investigations sur scène de crime concernant les deux câbles endommagés à l’extérieur de Gotland et Öland et que l’analyse des matériaux se poursuivait. Un procureur d’État, Henrik Söderman, a déclaré : “L’enquête préliminaire se poursuit et une collaboration plus étroite sera initiée dans le cadre du groupe d’enquête conjoint dans les prochains temps.” La marine danoise ainsi que les garde-côtes allemands et suédois sont restés mercredi proches du navire chinois, Yi Peng 3. En tant que nouveau membre de l’Otan, Kristersson a déclaré que la Suède était “plus en sécurité et plus protégée” au sein de l’alliance qu’elle ne l’était auparavant – malgré le scepticisme de longue date de l’Otan envers le président élu des États-Unis, Donald Trump. Il a ajouté : “Nous savons depuis longtemps que l’administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, attend que les pays européens de l’Otan prennent une plus grande responsabilité pour leur propre sécurité. C’est sur cela que nous travaillons en ce moment.” Les Premiers ministres de Suède, Danemark, Norvège, Finlande et Estonie ont également été rejoints au sommet par le Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui espérait obtenir du soutien pour son initiative de “police navale”, qui verrait des patrouilles militaires conjointes des pays autour de la Baltique pour contrer la menace de la Russie. Les pays ont convenu d’augmenter leur soutien à l’Ukraine en termes de munitions et de défense. Dans une résolution, ils ont écrit : “La guerre d’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine et l’utilisation accrue de mesures hybrides ont nui à la paix et à la stabilité dans la zone euro-atlantique et ont gravement compromis la sécurité mondiale.” Lors d’une conférence de presse conjointe, Kristersson a déclaré : “Les décisions que nous prenons dans les mois à venir résonneront pendant de nombreuses années.”