Cette semaine, Amazon et Google ont officialisé leurs investissements dans l’énergie nucléaire. Les deux géants de la Tech parient sur la même technologie : des mini-réacteurs, dénommés Small Modular Reactor (SMR). Retour sur les enjeux de ces projets qui sont encore très loin de se concrétiser.

Amazon et Google parient sur la même technologie

Dans le détail, Google a fait confiance à la startup américaine Kairos Power. Elle doit mettre en service un premier SMR d’ici 2030 pour une montée en puissance jusqu’en 2035 en vue d’atteindre une puissance de 500 mégawatts. La Commission américaine de régulation du nucléaire a pour l’heure autorisé un projet de réacteur expérimental qui sera lancé d’ici 2027.

La firme de Mountain View commente :

Les solutions nucléaires offrent une source d’énergie propre, disponible 24 heures sur 24, qui peut nous aider à répondre de manière fiable à la demande d’électricité grâce à une énergie sans carbone, à chaque heure de la journée. Le développement de ces sources d’énergie en partenariat étroit avec des communautés locales solidaires permettra d’accélérer la décarbonation des réseaux électriques dans le monde entier.

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</div> <p>Google n’a fourni aucun chiffre, mais d’après Aneesh Prabhu, directeur général de S&amp;P Global Ratings, consulté par le New York Times, la construction de petits réacteurs modulaires pourrait coûter environ 1 milliard de dollars chacun.</p> <p>De son côté, Amazon Web Services (AWS), la division cloud du groupe fondé par Jeff Bezos, va investir plus de 500 millions de dollars dans trois projets nucléaires distincts en Virginie et dans l’État de Washington. Il s’agit ici encore de SMR. Cité par CNBC, Matthew Garman, PDG d’AWS, précise&nbsp;: <em>«&nbsp;Ils alimenteront directement le réseau, ils alimenteront donc tout, en partie les centres de données, mais tout ce qui est branché sur le réseau en bénéficiera&nbsp;»</em>.</p> <h2><span class="ez-toc-section" id="un-cruel-besoin-d%e2%80%99energie-pour-l%e2%80%99ia"></span>Un cruel besoin d’énergie pour l’IA<span class="ez-toc-section-end"></span></h2> <p>De fait, il ne faut pas chercher bien loin les raisons de ces investissements. Le dirigeant poursuit ainsi&nbsp;:</p> <blockquote><p>Nous voyons le besoin de gigawatts d’électricité dans les années à venir, et il n’y aura pas assez de projets éoliens et solaires pour pouvoir répondre aux besoins, donc le nucléaire est une excellente opportunité. De plus, la technologie progresse vraiment vers un endroit où les SMR vont faire émerger une nouvelle technologie qui sera sûre et qui sera facile à fabriquer sous une forme beaucoup plus petite.</p></blockquote> <p>Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, d’ici 2026, les centres de données consommeront plus de 1&nbsp;000 térawattheures d’électricité, soit le double de leur consommation en 2022. Pour mieux comprendre, sachez qu’un seul térawattheure permet d’alimenter 70&nbsp;000 foyers en électricité pendant un an.

Une nouvelle génération de réacteurs

Les grandes sociétés technologiques n’envisagent pas de passer à côté du marché de l’IA générative, qui promet de juteux bénéfices pour celui qui saura en tirer profit. Ils foncent donc tête baissée vers ces SMR qui, sur le papier, ne présentent que des avantages.

On vante ainsi des réacteurs qui pourront être construits très rapidement (ils sont fabriqués à la chaîne) et pour un coût qui devrait diminuer avec le temps. Ils seraient en outre facilement installables à proximité des data centers et disposeraient d’un niveau de sûreté très élevé. Comme toujours, il ne s’agit ici que d’annonces et de concepts et il faudra vérifier sur pièce cette efficacité.

Pourquoi cela ne suffira pas ?

Tout ambitieux qu’ils soient, les géants de la Tech n’échapperont toutefois pas à une réalité comptable. En effet, la capacité nucléaire combinée des projets d’Amazon, environ 5000 mégawatts, reste encore très loin de sa consommation énergétique totale. Le géant du e-commerce, tout comme Google, restent également engagés à utiliser 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2030 en vue d’atteindre le zéro émission nette dans les décennies à venir.

On notera d’ailleurs, et ce n’est sans doute pas un hasard, que les GAFAM insistent beaucoup moins sur cet objectif dans leur communication depuis qu’ils se sont lancés dans la course à l’IA.

Notons enfin que les investissements dans l’énergie nucléaire de ces géants de la Tech restent anecdotiques au regard des sommes qu’ils allouent pour le développement et le fonctionnement de ces modèles. Les 5 plus grandes entreprises technologiques américaines ont dépensé 59 milliards de dollars rien qu’au cours du deuxième trimestre pour ce grand dessein, soit 63 % de plus qu’en 2023.

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