Ça y est, c’est fait : le Premier ministre a donné la garantie financière de la France, validant définitivement la tenue des Jeux olympiques en 2030 dans les Alpes françaises. Après les Jeux d’été à Paris, la France organisera ceux d’hiver dans les Alpes. Cocorico !
En signant ce document le 2 octobre 2024, entre deux déclarations de politique générale devant les chambres du Parlement, Michel Barnier a mis un terme à un insoutenable suspense. En juillet, à Paris, le Comité olympique international n’avait retenu la candidature française qu’à la seule condition que cet engagement de l’État, qui faisait défaut, soit obtenu et produit. Sous réserve, donc.
Il faut dire que la dissolution était passée par là et que le premier ministre démissionnaire Gabriel Attal avait refusé de valider l’indispensable garantie. Mais Emmanuel Macron, tout à sa blitzkrieg par ailleurs, s’était engagé pour sauver les meubles. Auprès du CIO, à qui il a fait une danse du ventre insensée, et de ses indispensables soutiens politiques, d’un côté Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA), et de l’autre le duo Renaud Muselier et Christian Estrosi, qui tiennent la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).

Derrière cette histoire et la désignation des Alpes françaises, c’est aussi celle du moment politique qui s’écrit, la période dans laquelle la France vit aujourd’hui, et de la façon dont on prend des décisions lourdes et engageantes. Pour une victoire obtenue au prix d’incroyables triangulations, entre des soutiens de l’industrie du ski, alliés de circonstance – ils étaient hier ou avant-hier des adversaires farouches -, ligués pour prendre cette décision coute que coute. Désormais coalisés dans un même gouvernement, il en allait de leur survie politique, à commencer par celle d’un Emmanuel Macron répudié par le vote des Français.
Peu importe alors les questions de fond, très lourdes, que posent cet engagement et l’organisation d’un tel évènement, sur le climat, le modèle économique et le développement durable de la montagne, sur l’état de la France et des finances publiques, ou encore le fait que le CIO a de plus en plus de mal à trouver des pays pour accueillir et financer un évènement plus vraiment en phase avec l’époque, ses contraintes et ses réalités. Il fallait A-BOU-TIR et finaliser une candidature et un dossier montés à la hâte. A la hussarde.
Parce que c’est ainsi et que… c’est leur projet !

Depuis des mois, Blast produit sur ce sujet une enquête/série exclusive qui montre comment de grands notables gèrent la montagne, faisant pleuvoir de façon opaque et clientéliste les subventions, pour faire tomber la neige artificielle, et satisfaire le lobbying de l’industrie du ski. Un volontarisme qui cache en réalité un jusqu’au-boutisme à très court terme.
Sans réflexion de fond sur l’avenir.

Réalisateur : Olivier-Jourdan Roulot
Journalistes : Olivier-Jourdan Roulot et Moran Kerinec
Montage : Sandra

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Crédits photo/illustration en haut de page :
Blast, le souffle de l’info

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