Lundi soir et mardi matin, la Russie a lancé son attaque par drone la plus importante jamais enregistrée contre l’Ukraine, avec un total de 188 drones signalés ciblant divers endroits du pays. Cette offensive a entraîné des coupures de courant dans certaines parties de l’ouest de l’Ukraine et a causé des dommages à des bâtiments résidentiels aux alentours de Kyiv.
Les forces russes intensifient leurs offensives le long du front est, alors que l’incertitude plane sur l’évolution du conflit avec l’arrivée prévue de Donald Trump au pouvoir en janvier. Par ailleurs, la Russie a promis des « actions de riposte » en réponse à de nouveaux frappes ukrainiennes sur des cibles militaires en Russie, lesquelles étaient effectuées à l’aide de missiles de longue portée fournis par les États-Unis.
L’armée de l’air ukrainienne a déclaré que 76 des drones avaient été abattus pendant la nuit, les systèmes de défense aérienne peinant à faire face à ces attaques massives répétées au cours des dernières semaines. Dans un communiqué, l’armée de l’air a déploré que des infrastructures critiques et des bâtiments résidentiels aient été touchés à la suite de cette offensive.
Le gouverneur de la région de Ternopil, Vyacheslav Nehoda, a déclaré à la télévision qu’environ 70% de la région était privé d’électricité. Il a précisé que les conséquences étaient graves, car la structure avait été significativement touchée, ce qui aurait un impact durable sur l’approvisionnement électrique de toute la région. Quelques bâtiments ont été endommagés aux alentours de Kyiv, mais aucun décès n’a été signalé.
En parallèle, un tribunal de la ville russe de Kursk a confirmé l’arrestation d’un citoyen britannique, la première confirmation officielle d’une nouvelle rapportée durant le week-end, lorsque des vidéos d’interrogatoire ont été publiées sur des canaux russes. Le tribunal a ordonné que James Scott Rhys Anderson, âgé de 22 ans, soit maintenu en détention, étant accusé de « participation à des hostilités armées sur le territoire de la région de Kursk ». Les détails précis des charges n’ont pas été fournis, mais il a été indiqué qu’il était accusé de « commettre un ensemble d’infractions particulièrement graves présentant un danger pour la société ».
Des blogueurs militaires russes ont rapporté qu’Anderson avait été capturé près du village de Plekhovo, participant à une offensive militaire ukrainienne en Russie, lancée à la fin de l’été. Dans une vidéo publiée le week-end dernier, un homme en uniforme militaire, les mains liées, a déclaré s’appeler Anderson. Il a expliqué qu’il avait servi dans l’armée britannique entre 2019 et 2023 avant d’être renvoyé et de décider de se rendre en Ukraine en tant que volontaire.
Le ministre des Affaires étrangères britannique, David Lammy, a déclaré lundi qu’il était au courant de l’arrestation et que les autorités sauraient « offrir à ce ressortissant britannique tout le soutien possible ».
Plus tôt ce mois-ci, les États-Unis ont donné à l’Ukraine la permission de frapper des cibles militaires en profondeur en Russie à l’aide de missiles Atacms fournis par les États-Unis, en soutien à l’offensive en cours dans la région de Kursk. Le Royaume-Uni a également suivi cette voie, permettant l’utilisation de missiles Storm Shadow en Russie.
Mardi, Bloomberg a rapporté que le Royaume-Uni avait récemment envoyé « des dizaines » de missiles Storm Shadow à l’Ukraine, la première livraison depuis que Keir Starmer est devenu Premier ministre en juillet. Un porte-parole du ministère de la Défense a refusé de commenter cette information, déclarant que toute précision à ce sujet ne ferait que profiter à Poutine et affirmant que le soutien du Royaume-Uni à l’Ukraine est « à toute épreuve ».
Moscou a réagi avec colère à cette décision de permettre des frappes contre des cibles en Russie, le président Vladimir Poutine déclarant qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre et que cela donnait à Moscou le droit de frapper des cibles dans les pays ayant fourni les armes. Le ministère russe de la Défense a déclaré que l’Ukraine avait lancé d’autres frappes utilisant des Atacms sur des cibles, dont une base aérienne dans la région de Kursk et une batterie de défense aérienne, engendrant un nombre non précisé de victimes et de dommages matériels. C’était une rare admission de la part de Moscou concernant les frappes ukrainiennes ayant atteint leurs cibles.
Le ministère a annoncé que des « actions de riposte étaient en préparation » sans fournir de détails supplémentaires. La première frappe utilisant des Atacms a conduit la Russie à utiliser un missile balistique expérimental contre la ville de Dnipro la semaine dernière, avec une réponse de Poutine laissant entendre que des options nucléaires étaient considérées.
Les deux parties cherchent à se positionner avant le retour de Trump, qui a affirmé qu’il pourrait résoudre le conflit en « 24 heures », tout en donnant peu de détails sur la manière dont il s’y prendrait. Les alliés de l’Ukraine discutent également de la meilleure manière de continuer à soutenir Kyiv face à un éventuel changement de politique américaine. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qui a rencontré Trump en Floride durant le week-end, a déclaré mardi que les alliés de l’OTAN devaient intensifier leur aide à Kyiv. Il a souligné l’importance de renforcer la « dissuasion et la défense » du bloc et a insisté sur la nécessité d’accroître les investissements et la production dans l’industrie de l’armement.
« En poursuivant sa guerre illégale en Ukraine, la Russie utilise des armes et des troupes nord-coréennes, des drones iraniens et des biens à double usage chinois pour son industrie de défense. C’est une dangereuse expansion de la guerre et un défi à la paix et à la sécurité mondiales », a-t-il déclaré.
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