Notre enfant est né sans vie, en tant que père, je me suis totalement négligé pour me consacrer à ma femme – BLOG
Tout nous souriait à cette époque et nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait… En 1 mois Louison s’était déjà installée dans le vendre de sa mère!
Après la première échographie, tout roulait et le gynécologue nous avait même annoncé le sexe!
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L’annonce
On avait à peine 25 ans, et durant l’échographie morphologique T2, c’est ce qui nous est arrivé. Le gynécologue nous a annoncé que dans quelques jours, ma femme allait sûrement mettre au monde une petite fille qui allait naitre sans vie.
Suite à la malformation que nous venions de nous annoncer, nous devions rapidement prendre une décision, car le temps jouait contre nous. Interrompre ou poursuivre la grossesse.
En ressortant de notre rendez-vous, la vie nous rattrape très vite et un unique regard envers ma femme je prends conscience que les prochains jours vont être sûrement les plus éprouvants de notre vie.
Quelques heures plus tard, après une mûre réflexion dans le temps imparti par le corps médical, ma femme et moi, Ensemble, nous avons fait le choix de procéder à une interruption médicale de grossesse pour notre fille.
Les quelques jours avant l’accouchement
On tient sans savoir comment, on essaie de comprendre pourquoi cela nous arrive, on essaie de se déculpabiliser, mais surtout on profite des derniers instants, des derniers coups de pied de bébé.
Entre l’annonce et l’accouchement, nous avons pris le soin de rencontrer un psychologue qui nous a très bien accompagnés. C’est un choix que je ne regrette pas et que je peux conseiller à tout le monde.
L’accouchement
Sauf que personne ne me prévient que pendant cette intervention, ils arrêteront le cœur de mon bébé. Je n’ai donc pas dit “au revoir” correctement à ma fille et j’ai l’impression de ne pas avoir rempli mon rôle de père. Je m’en veux.
L’accouchement ensuite se passera “normalement”. Je suis à ce moment-là, impressionné par la force de ma femme.
On nous avait conseillé de rencontrer Louison et c’est ce qu’on a fait. On a partagé un moment unique qui restera gravé à tout jamais.
L’après-accouchement
À partir de ce moment-là, je me suis donc oublié sans le vouloir alors que je devais entamer mon deuil. Cette phrase, je ne l’ai pas compris sur le moment et aujourd’hui j’ai encore bien du mal.
À ce moment-là le chanteur Cali entamé une tournée en France, que nous avons suivi avec mon épouse. Je pense qu’il a été “notre thérapeute”. Son énergie et sa folie nous faisaient du bien.
Un an et demi après Louison naissait Albane. Nous étions comblés sauf que quelques mois après j’ai rapidement pris conscience de tous les instants que j’avais loupés avec Louison. Albane nous apportait tellement de bonheur que je n’arrivais plus à accepter cette situation. Je ressentais comme un vide d’instants manqués.
Pour fuir à ce mal-être, je me noie inconsciemment dans le travail, je fais acte de présence en famille et tombe dans une profonde dépression qui durera plus de 2 mois et pendant laquelle j’ai perdu 10 kilos.
Après l’arrivée de Louison, j’ai décidé de ne plus reprendre les séances avec la psychologue et je pense que cela n’a rien arrangé, dans un monde où en plus il est extrêmement difficile d’échanger sur cette perte.
Aujourd’hui
Parler de cette histoire me fait beaucoup de bien. Il n’y a rien de tabou dans la perte d’un enfant. Il faut qu’ensemble on réussisse à libérer la parole sur ce deuil pour une meilleure prise en charge des parents à qui cette tragédie arrive.
En 2015, il n’y avait pas les comptes Instagram, les podcasts… et il était difficile de trouver des parents endeuillés pour avoir “leur expérience”.
Je me réjouis de voir en 5 ans les progrès qui ont été faits.
Aujourd’hui, j’essaie de soutenir comme je peux les parents qui viennent me voir. Il faut garder espoir et surtout être fier de son parcours.
Il y a une citation de Victor Hugo qui m’a beaucoup aidé et qui a beaucoup de sens: “Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis”.
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