Russie–Ukraine : Jean-Luc Mélenchon explique son point de vue
2022 qui est importante, par rapport à ce Vous dites: aujourd’hui, les sanctions, ce n’est pas la bonne solution? Moi, je sais une chose, c’est que j’ai une position non alignée, ni avec les Américains, ni avec les Russes, ni avec les Chinois, ni avec personne. Cas par cas, on décide ce qu’on fait. Les Russes ont franchi un seuil inacceptable. Ils n’ont pas à reconnaître l’indépendance de deux républiques autoproclamées à l’intérieur d’un État reconnu au plan mondial qui est l’Ukraine. qui estl’Ukraine. Bon, ça, c’est le point numéro un. Le point numéro deux: ils ont franchi la frontière. Parce qu’ils sont en train d’entrer. Ils ont commencé par les reconnaître et ils entrent militairement dans les deux pays. C’est inacceptable pour nous. C’est inacceptable. Si on accepte ça, que dorénavant, tous les problèmes vont être réglés par la force, et des problèmes qui sont résultat de l’effondrement de l’Union soviétique, il y en a partout. Il y en a en Géorgie, il y en a dans l’ex-Yougoslavie, plus les autres problèmes, parce qu’il y en a plein d’autres qui existent, dont on parle jamais, des uns sur les autres dans l’Europe. Donc moi, je suis pour qu’on commence par dire: un, on ne peut pas être d’accord. Et qu’on dise pourquoi. Parce que franchir les frontières n’est pas acceptable. Mais il y a des situations des fois qui nécessitent qu’on intervienne. Comment ? Je dis : de manière contrôlée, maîtrisée, et que les peuples se prononcent sous un contrôle international. S’il y a un problème! S’il n’y en a pas, c’est pas la peine. Mais après, il y a le violon, les sanctions. Qu’est-ce que ça marche bien! On en a déjà fait pour la Crimée, on en a fait pour l’Iran, on en a fait pour des tas de pays. Ça donne des résultats merveilleux, c’est-à-dire que les peuples tirent la langue jusqu’à par terre et il n’y a aucun résultat politique. C’est maintenant presque, je sais pas combien, on va être à 40 ans de sanctions contre l’Iran. Aucun résultat. Les Russes sont entrés en Crimée, ils ont fait voter… Il y a un résultat ? Non, zéro, non plus. Et ainsi de suite. Donc là, ils sont tous en train de se faire plaisir, parce que : qu’est-ce qu’ils font? Ils cachent leur jeu. Leur jeu, c’est quoi ? C’est un nouveau partage de l’Europe entre les Américains et les Russes. D’ailleurs, quand ils veulent parler de sécurité, ils se réunissent entre eux, ils font même pas venir d’Européens. Si, pour prendre le café à la fin. C’est ça, leur truc. Donc là, qu’est-ce qu’on est en train de voir ? Un nouveau partage de l’Europe entre Russes et Américains. Tout ce qui rentre pour les « Amerlos », c’est OTAN. Et tout le reste, c’est pour les Russes. Voilà. Alors ça, ça ne peut pas faire mon affaire, moi. Je suis contre l’OTAN, je suis pour qu’on en sorte, mais je sais ce qui va se passer. Qu’est-ce qui s’est passé? Poutine s’est dit : ils vont le faire. Poutine s’est dit: entrent dans l’OTAN. » « Faut pas qu’ils Il s’est dit : ils vont le faire. Donc, qu’est-ce qu’il fait? Il fait sa prise d’avantage avant. Il prend les enclaves russophones d’Ukraine avant que ce soit dans l’OTAN. Parce que si c’est dans l’OTAN, on se tape une guerre. Donc là, il va se taper des sanctions. Ça lui va, hein ? Et puis, normalement, les États-Unis d’Amérique vont dire un jour ou l’autre… Le Parlement de l’Ukraine va se prononcer pour entrer dans l’OTAN, et puis le conseil suprême « supériorissime » de l’OTAN va dire: ah mais oui, venez. un seul pays pourrait tout bloquer, puisque c’est ça la règle de l’OTAN, mais il n’y en a pas un qui va s’y risquer va faire les gros yeux à tout le monde. Et puis tous les autres, comme d’habitude, hop, sous la table. Moi, je suis pas d’accord avec ça. Je suis pour qu’on fasse une conférence sur la sécurité des frontières en Europe. Parce que ça, ça sert à quelque chose. On se met autour de la table et on dit aux uns et aux autres: « C’est quoi votre problème ? » Les Russes, quelles garanties vous demandez? Mais on dit à tous quelles sont les garanties que demandent les Russes. On nous fait pas le cinéma médiatique: le cinéma médiatique : « Ouah! Poutine est fou. Il va faire ci, il va faire là. » Comme si ce type n’agissait de sa propre vision de ce qui est nécessaire. Nous, on a une autre vision de ça. Il y a des moments où on peut s’accorder avec lui et d’autres fois non. Donc la conférence pour la sécurité et les frontières, ça, c’est une réponse concrète. Les sanctions ne nous amèneront à rien. Évidemment, il faut discuter, mais pour que la conférence ait lieu, bah tout le monde commence par évacuer. Alors on peut dire « c’est une des conditions de la conférence » ou bien « non, il n’y a pas de conditions ». Mais enfin, on parle rationnellement. Là, les sanctions, qui va les payer ? Les Européens ! Gros ballots que vous êtes ! Qui, vous croyez, qui va payer les sanctions? Les Russes? La dernière fois qu’on a fait des sanctions, ils ont appris à se passer de nous. C’est tout ce qu’on a gagné. Nous sommes le premier investisseur, nous autres, Français, en Russie. le premier employeur étranger en Russie. Là, ils disent qu’ils vont couper le pipe… le gazoduc… Rigolade! Ils vont le couper pendant, quoi, quelques mois, pour le rétablir. Pourquoi ? Le gaz a déjà augmenté de 20 %. Qui va payer plus cher ? Les Européens! Pas les Russes, puisque eux, ils exportent leur gaz. Donc, tout ça est une… C’est pas sérieux, ce n’est pas de la politique internationale sérieuse. Et puis après, tous ceux qui font des mouvements de menton, qu’est-ce qu’ils veulent ? La guerre ? Ben faites-la! Montrez-nous que c’est ça Montrez-nous que vous voulez une guerre nucléaire entre les Américains, les Russes, etc. Et puis, comme ça tombe bien, c’est chez nous que ça se passe, donc ça va leur coûter Tout ça est absurde. Moi, mon idée, c’est cette conférence et surtout le sérieux dans les relations diplomatiques. Et comme je suis français et rien d’autre, pas américain ou je sais pas quoi, je ne suis pas d’accord pour qu’ils s’arrangent entre eux pour décider ce qui est bon pour l’Europe. Rédaction Equipe Brut
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