C’est quoi, les 500 parrainages d’une élection présidentielle ?
Pourquoi les candidats doivent-ils récolter 500 parrainages ?
Christiane Taubira, Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore Marine Le Pen… Avant même de séduire les électeurs français et d’accéder au premier tour, tous les candidats à l’élection présidentielle doivent récolter 500 parrainages d’élus pour que leur candidature soit validée. Certains élus se mobilisent pour rappeler qu’un parrainage n’est pas un soutien. Car officiellement, on ne parle pas de parrainages mais de présentations.
“J’ai décidé de parrainer le candidat dont je suis le plus éloigné, puisque je suis classé à droite, qui est Jean-Luc Mélenchon. Je combats ardemment ses convictions, ses idées, ses valeurs, mais il doit pouvoir concourir”, c’est ce qu’expliquait David Lisnard, le maire de Cannes, le 20 février 2022.
Le président de la République en fonction, aujourd’hui Emmanuel Macron, n’a logiquement pas à aller chercher 500 signatures. Il a l’entière liberté de pouvoir se représenter ou non à la présidence. Comme les autres candidats, il peut “faire campagne” pour sa propre réélection.
Depuis quand existe ce système des 500 signatures ?
Ce système de filtrage des candidatures existe depuis la première élection présidentielle au suffrage universel direct en France en 1965. Le but est d’éviter les candidatures trop nombreuses, fantaisistes ou régionalistes.
A l’époque, il suffit de récolter 100 parrainages. Depuis la présidentielle française de 1981, le code a changé et 500 signatures sont maintenant nécessaires.
Qui peut parrainer un candidat aux élections présidentielles ?
En 2022, plus de 42 000 élus, comme les maires, sénateurs, députés, conseillers départementaux et régionaux, représentants français au Parlement européen, peuvent parrainer un seul candidat ou candidate chacun. Lorsque le seuil des 500 candidatures est passé, le ou la candidate est enregistré pour participer au premier tour. Mais ça n’est pas si facile pour les prétendants à l’Elysée…
“Vous voyez bien qu’on est dans une situation de blocage pour un certain nombre d’entre nous. Et c’est mon cas” a partagé Jean-Luc Mélenchon, le candidat du parti de la France insoumise, le 10 janvier 2022.
C’est quoi la clause de représentativité nationale ?
Les signatures doivent venir d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents, et il est interdit de récolter plus de 10% des parrainages dans un même territoire.
Mais puisque les signatures sont publiques, les maires ont souvent peur de parrainer un candidat… au risque de fâcher leurs électeurs. En effet, la loi du 25 avril 2016, a imposé plus de transparence et le Conseil constitutionnel doit publier les noms et la qualité des parrains. La publication est réalisée au fur et à mesure de la réception des signatures.
Pour Martine Tellier, maire de Brueil-en-Vexin, c’est le manque d’anonymat qui freine certains élus, comme elle l’exprimait le 25 novembre 2021 : « Si le soutien était anonyme, je pense que certains oseraient mieux s’exprimer ».
Pour parrainer quelqu’un sans risquer d’être critiqué pour ce choix, certains élus ont déjà tenté d’organiser un tirage au sort. Mais le Conseil constitutionnel a toujours invalidé ces parrainages.
Pourquoi certains candidats ont-ils du mal à les récolter ?
En 2017, seuls 34 % des élus habilités ont parrainé quelqu’un.
En 2022, des candidats comme Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Eric Zemmour, s’inquiètent de ne pas obtenir les 500 signatures avant le 4 mars, dernier jour de réception des parrainages par le Conseil constitutionnel, et donc de ne pas pouvoir être éligibles en avril.
En réaction, le maire de Pau, François Bayrou, a lui créé un collectif pour motiver les élus à parrainer des candidats.
“Ce collectif il garantit une chose essentielle : c’est que nous apporterons l’assurance auprès des électeurs que ces signatures ne sont pas des soutiens, qu’elles sont transpartisanes, objectives… On peut tout à fait se battre contre des idées et en même temps ne pas accepter que les candidats qui les portent soient exclus de cette élection”, précisait François Bayrou, président du MoDem le 21 février 2022.
Combien de temps ont les candidats pour avoir les 500 signatures ?
De manière officielle, le temps laissé aux candidats pour récolter leurs 500 signatures est de 4 semaines. Pour l’élection présidentielle 2022, les candidats ont démarré leur collecte le 27 janvier et ont jusqu’au 4 mars à 18h.
Mais en réalité, il est si difficile pour certains petits candidats d’obtenir ces précieux 500 paraphes, que ces derniers démarrent leurs échanges pour tenter de convaincre les élus jusqu’à un an avant. Les signatures sont validées par le Conseil constitutionnel, qui publie la liste officielle finale le 7 mars. Les citoyens sont alors invités aux urnes pour voter pour l’homme ou la femme politique de leur choix.
Retrouvez toute l’actualité liée à la présidentielle 2022. Retour sur la manière dans les différents présidents français ont annoncé leur candidature. Et sur ce que disaient les sondages à quelques mois des dernières élections.
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