Que dit le nouveau rapport du GIEC ?
J’ai vu beaucoup de rapports scientifiques durant ma vie, António Guterres Secrétaire général de l’ONU mais rien de comparable à ça. Aujourd’hui, le dernier rapport du GIEC est un recueil de la souffrance humaine et la preuve de l’abdication criminelle des dirigeants mondiaux. Ce dernier rapport témoigne de dégâts déjà visibles Florian Thomas Journaliste pour Brut. et irréversibles dans certaines régions et des inégalités entre les pays. Voici un résumé en 3 points: Dommages irréversibles déjà observés de personnes qui habitent Il y a entre 3,3 et 3,6 milliards Gonéri Le Cozannet Auteur rapport du GIEC dans des contextes très vulnérables au changement climatique. – Et là, on parle d’un chiffre actuel, on ne parle pas d’une projection dans le futur, c’est ça? En fait, ce que les rapports du GIEC précédents annonçaient, en fait, qu’on aurait davantage de vagues de chaleur, davantage de précipitations extrêmes, une élévation du niveau de la mer, des conséquences en cascade pour les feux de forêt, beh tout ça, on l’observe aujourd’hui. Donc aujourd’hui, on voit que ces vagues de chaleur extrême, par exemple, ont des conséquences pour la santé, pour… malheureusement il y a des décès, également. On voit que les ça a des conséquences économiques, on voit que les feux de forêt ont pour conséquence une pollution de l’air dans les villages adjacents, on voit également que ça a des conséquences pour la biodiversité, pour l’érosion des sols, des fois pour des mouvements de terrain… Donc tout ça, c’est des conséquences qui sont très perceptibles. Je n’ai pas cité la pêche, également, mais en méditerranée, par exemple, vous avez des vagues de chaleur marine qui causent des mortalités de masse. Donc ça, ça a des impacts tout à fait tangibles Inégalités entre les pays Ces inégalités, ça veut dire que, par exemple, en Afrique, le changement climatique compromet l’atteinte des objectifs de limiter la faim, donc assurer la sécurité alimentaire, assurer l’accès à l’eau. Voilà, en Europe, ces deux aspects-là sont pas menacés. Mais est-ce que ça veut dire qu’il y a certaines zones du monde qui vont devenir difficilement habitables d’ici quelques années ? L’habitabilité, c’est pas uniquement l’élévation du niveau de la mer qui submerge une petite île. Après, l’habitabilité, ça peut être aussi tout simplement les nombres de jours de chaleur qui excèdent un seuil au-delà duquel l’homme commence à ne plus supporter cette chaleur, Et ça, cette question, elle est posée dans le technical summary, dans le chapitre Afrique également, sur certaines zones qui sont situées, par exemple, en Afrique, dans le Moyen-Orient et puis vers le Pakistan, le Bangladesh etc. Donc là, effectivement, on aura une augmentation du nombre de jours de chaleur extrême qui va compromettre l’habitabilité. Alors, il est possible de s’adapter à ça, mais pas dans une société très inégalitaire où certains n’ont pas accès par exemple à la climatisation ou des choses comme ça. Des solutions? D’ici 2050, on aura 2,5 milliards d’habitants supplémentaires dans les villes, ce qui veut dire en fait qu’on a une opportunité, parce qu’on va avoir des besoins en termes de construction dans les villes, d’urbanisme, et cet urbanisme, on peut le faire de telle manière que l’on soit adapté au changement climatique et puis qu’on ait une ville qui permette de ne pas émettre trop de gaz à effet de serre. Par exemple limiter les îlots de chaleur urbains, donc à travers plus de végétation. Ça peut être par exemple faire en sorte que l’évacuation des eaux de pluie soit plus facile. Donc là, il y a par exemple des exemples à Rotterdam qui sont cités dans le rapport. Ça peut être également faciliter les transports « doux », tels qu’on ne soit pas obligé de se déplacer en voiture et qu’on limite les émissions On améliore la santé des habitants, ça c’est quelque chose qui est cité dans le rapport 6 sur les villes, et on est donc plus résistants lorsqu’il y a des vagues de chaleur. Et en conclusion, justement, de ce rapport, est-ce qu’aujourd’hui, il y a encore des raisons d’être optimiste? La raison d’être optimiste, c’est qu’il existe un chemin qui permet d’atteindre les objectifs de développement durable. Pour cela, il y a une action urgente qui est requise. Ça, c’est mis très en avant dans le rapport. Dans le rapport, vous trouvez plusieurs fois le mot « urgent », y compris dans le résumé pour les décideurs, et donc effectivement, la fenêtre d’opportunité qu’on a aujourd’hui pour s’adapter, pour limiter les impacts du changement climatique, pour atténuer et puis pour limiter les impacts pour les zones et pour les écosystèmes, cette fenêtre d’opportunité, elle ne restera pas ouverte indéfiniment. Journaliste Florian Thomas Montage Chloé Pusniak
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