L’hôpital pédiatrique de Kyiv face à la guerre
Jordan L.
12 heures
La guerre du Donbass est une guerre hybride actuellement en cours, opposant le gouvernement ukrainien à des ukrainiens russophones séparatistes pro-russes, ayant commencé en 2014 dans le cadre du conflit russo-ukrainien et se déroulant dans l’Est de l’Ukraine (Ukraine orientale), principalement au Donbass. Entre 2014 et 2015, la guerre a causé plus de 10 000 morts et le déplacement de près de 2 millions de personnes[16].
Elle a débuté dans le contexte de l’Euromaïdan suivi de la révolution ukrainienne de février 2014, qui a entraîné le renversement du gouvernement de Viktor Ianoukovytch et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement intérimaire dirigé par les pro-européens Oleksandr Tourtchynov (le 22 février 2014) et Arseni Iatseniouk (nommé Premier ministre le 27 février).
Le 23 février, des manifestations antimaïdans éclatent dans les villes de Donetsk, Kramatorsk, Louhansk, Marioupol et Sloviansk (région du Donbass), à Odessa (au Sud-ouest de l’Ukraine), à Kharkiv, la seconde plus grande ville d’Ukraine (à l’Est) et sur la presqu’île de Crimée (au Sud). Le 26 février débute la crise de Crimée qui aboutit au référendum local du 16 mars 2014 sur le rattachement de la Crimée à la Russie mais dont la légalité n’est pas reconnue par l’Ukraine et la grande majorité de la communauté internationale.
Au début d’avril 2014, dans la région du Donbass, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations « antimaïdans » évoluent en insurrection armée contre le nouveau gouvernement ukrainien. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues par l’ONU sont proclamées : la « République populaire de Donetsk » (7 avril), puis la « République populaire de Lougansk » (11 mai)[17],[18]. Dès le 2 mai 2014, l’armée ukrainienne intervient dans l’Est du pays. Elle y progresse en juin et juillet avant d’être stoppée, puis de finalement reculer face aux séparatistes. La Russie, pays frontalier, est accusée de soutenir militairement les insurgés en y menant une guerre hybride[19],[20],[21],[22].
Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre du Donbass. Toutefois, cet accord sur douze points censé établir un cessez-le-feu, ne perdure que quelques semaines[23]. En janvier 2015, les combats s’intensifient et l’armée séparatiste pro-russe progresse.
Les 6 et 11 février 2015, François Hollande et Angela Merkel se déplacent en Russie et en Ukraine pour négocier un nouveau plan de paix élaboré dans le cadre d’un règlement global. Le 12 février 2015, ils signent à Minsk, en présence de Petro Porochenko, président de l’Ukraine, et Vladimir Poutine, président russe, un nouvel accord de cessez-le-feu (Minsk II) prévoyant l’arrêt des combats, contre l’engagement des différentes parties sur une feuille de route de treize points[24]. Depuis cet accord le conflit a baissé d’intensité mais des combats sporadiques ont encore eu lieu jusqu’en 2019. L’accord Minsk II reste la référence pour résoudre le conflit de façon durable et a notamment été au centre des discussions lors de la rencontre de décembre 2019, dite au format Normandie, en présence du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Du 19 au 21 février 2022 l’OSCE constate que l’armée ukrainienne à procédé à des bombardements accrus contre les deux républiques du Donbass ainsi que plusieurs tirs sur le territoire de la fédération de Russie, et le 20 février 2022 au matin, l’armée ukrainienne à tenté de percer les lignes de défense de la milice populaire de la RPL,[25][26][27][28][29][30][31][32].
Cette situation a provoqué la convocation en urgence du Conseil de Sécurité de la fédération de Russie pour discuter de la reconnaissance de la RPD et de la RPL qui est actée le 21 février 2022. Immédiatement, un accord est signé entre le Donbass et la Russie qui permet à cette dernière d’y intervenir pour l’aider militairement[33].
Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l’Ukraine depuis les territoires séparatistes, la Biélorussie, la Russie et la Crimée. Poutine dit répondre à la demande d’aide formulée par les ukrainiens russophones du Donbass suite à l’intensification des bombardements ukrainiens subis aux alentours du 18 février 2022, précisant vouloir dénazifier l’Ukraine (bataillon régiment Azov) ainsi qu’en atteste son communiqué initial. Selon son communiqué, il dit intervenir militairement en vertu de l’article 5 de la partie 7 de la charte des Nations Unies avec l’autorisation du Conseil de la Fédération de Russie et en vertu du Traité d’amitié et d’entraide entre la Russie et les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
Laisser un commentaire